Que retenir du premier Conseil National de l'Hydrogène ?
Officiellement lancé le 11 janvier dernier, le Conseil National de l’Hydrogène s’est réuni pour la première fois ce jeudi 25 février. Co-présidée par Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance, et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l'Industrie, cette première réunion a permis de réunir les différents acteurs de la filière pour la réalisation d’un premier point d’étape.
De nombreux projets hydrogène déjà engagés
Alors que le gouvernement compte mobiliser 7 milliards d’euros pour développer la filière hydrogène française, les différentes parties prenantes ont souligné la forte dynamique industrielle du secteur.En matière d’investissements, de nombreux financements ont déjà été engagés :
- Dans le cadre de France Relance, 27 projets de R&D et d’intégration de technologies hydrogène ont d’ores et déjà été soutenus
- Début 2021, un soutien financier a été annoncé pour aider 4 régions (Occitanie, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est) à investir dans le train à hydrogène. Au total, 14 rames seront financées pour un investissement total de 300 millions d’euros.
- Dans le cadre du premier volet de l’appel à projets « écosystèmes territoriaux » opéré par l’ADEME, 7 projets, représentant un investissement de 136 millions d’euros et une demande d’aide de 45 millions d’euros, ont été présélectionnés. Toujours en cours, la deuxième session de l’appel à projets compte déjà plus de 47 nouvelles demandes ouvertes. La présélection aura lieu en juin
Afin d’encourager l’émergence de nouvelles technologies, le Secrétariat général pour l'investissement a par ailleurs annoncé l’amélioration de l’appel à projets « briques technologiques et démonstrateurs hydrogène » opéré par l’ADEME. Les aides accordées peuvent ainsi désormais grimper jusqu’à 60 % des investissements éligibles, voire 75% sous certaines conditions.
Electrolyse : 3.2 GW de projets identifiés
Alors que la production d’hydrogène vert constitue un axe fort du plan français, les industriels s’organisent.France Hydrogène a dénombré 4 projets d’usines en France de fabrication d’électrolyseurs et a identifié des installations d’électrolyse projetées d’une puissance totale de 3,2 GW. Cela correspond déjà à près de 50% de l’objectif fixé par la stratégie nationale de disposer d’une capacité d’électrolyse sur notre territoire de 6,5 GW en 2030.
Une nouvelle filière pour l’emploi
Le développement de l’hydrogène va conduire à l’émergence de nouveaux métiers. Pour mieux identifier le potentiel et les besoins, France Hydrogène est en passe de finaliser un référentiel dédié aux compétences dédiés. Celui-ci sera présenté fin mars.Sur les 75 métiers identifiés, une quinzaine apparait déjà en tension. Pour y remédier, de nouvelles initiatives pourraient émerger dans le domaine de la formation professionnelle. Deux projets ont été évoqués :
- La « Symbio Hydrogen Academy » portée par l’entreprise Symbio qui vise à former 300 personnes par an aux métiers de l’hydrogène dans la région lyonnaise.
- La « H2 Académie », portée par le groupe Air Liquide, est destinée à former des étudiants en BTS à partir de septembre 2021 à Port-Jérôme, près du Havre.