Règlement CO2 : L'Europe veut des bus urbains zéro émission dès 2030

Michaël TORREGROSSA
16.02.2023 à 08:00

Les propositions de la Commission Européenne sur le futur règlement CO2 des poids lourds viennent d’être publiées. Si les camions bénéficient d’un sursis, les bus urbains devront être zéro émission dès 2030.

Aujourd’hui responsables de 28 % des émissions du transport routier, les poids lourds vont devoir diminuer considérablement leurs émissions de CO2. Très attendues, les propositions de la Commission Européenne ont été officialisées ce mardi 14 février.

90 % de réduction pour les poids lourds en 2040

Basées sur les niveaux constatés en 2019, les baisses concernant les poids lourds (>5,5 tonnes) sont réparties en trois paliers avec un premier objectif de réduction de 45 % à horizon 2030 puis 65 % en 2035 et 90 % en 2040.

Si ces objectifs restent ambitieux, ils ne ferment donc pas totalement la porte aux véhicules à moteurs thermiques et devraient notamment conduire à une hybridation massive du parc d’ici à la fin de la décennie.

Du zéro émission pour les bus urbains

Concernant les bus, l’échéance est beaucoup plus courte puisque la Commission européenne propose que tous les bus neufs soient à émissions nulles à compter de 2030, soit dans seulement 7 ans. Le calcul des émissions CO2 restant basé sur les émissions du « réservoir à la roue », cette décision aboutit à favoriser deux technologies : l’électrique à batteries et l’hydrogène.

Reste à savoir si le calendrier proposé par la Commission est tenable compte tenu de la maturité de ces deux technologies. A cela s’ajoute la problématique du coût. Pour les petites et moyennes collectivités, les bus électriques ou à hydrogène sont aujourd’hui financièrement inaccessibles. D’importantes subventions seront donc à prévoir pour accompagner correctement cette transition. La filière rétrofit pourrait également profiter de cette échéance particulièrement courte pour imposer ses solutions de conversion à des coûts bien moins élevés que ceux des véhicules neufs.

A rappeler que les propositions de la Commission ne constituent que la première étape du parcours législatif. Le projet va être désormais transmis au parlement européen et au conseil qui proposeront une série d’amendements pour alléger ou durcir le texte avant son adoption définitive.