Hydrogène bleu : tout ce qu'il faut savoir


Produit par vaporeformage du méthane, l’hydrogène bleu identifie une production d’hydrogène gris associée à un système de captation du CO2 produit.

La production d'hydrogène gris s'accompagne inévitablement d'une forte émission de dioxyde de carbone. Il existe cependant une solution qui permet sa décarbonisation. Cette méthode consiste à procéder au captage du dioxyde de carbone généré au cours de la procédure de vaporeformage. Le dioxyde de carbone ainsi capté peut ensuite servir de matière première dans un cadre industriel (par exemple, pour produire des mousses isolantes). Avec ce procédé de captage, l’hydrogène gris devient « bleu ».

Comment obtient-on de l’hydrogène bleu ?

La méthode la plus fréquemment employée pour fabriquer de l’hydrogène bleu consiste à stocker géologiquement le CO2 à l'intérieur de vieilles poches de pétrole ou de gaz qui sont désormais vides.

Cette technique de séquestration géologique, appelée Carbon Capture and Storage ou CSC dans les pays anglophones ("Captage et stockage du dioxyde de carbone"), devrait d'ailleurs permettre de stocker d'ici à 2030 près de 15 % du CO2 émis à travers toute la planète.

Quel bilan carbone pour l’hydrogène bleu ?

Qualifier l’hydrogène bleu d’énergie « propre » n'est pas totalement juste. Il doit plutôt être catégorisé dans la famille des hydrogènes "bas-carbone" puisque 10 à 20 % du dioxyde de carbone émis durant sa production ne peut pas faire l'objet d'un captage.

Il faut préciser que cette décarbonisation quasi-intégrale de l'hydrogène bleu est un processus additionnel qui s'avère coûteux, aussi bien sur le plan économique qu'énergétique (la production d'un kilogramme d'hydrogène bleu coûte près de 2,5 euros). Voilà pourquoi à l'heure actuelle l'hydrogène bleu demeure extrêmement rare.




Quid de l’hydrogène turquoise ?

Différent de l’hydrogène bleu, l’hydrogène turquoise est généré par pyrolyse. Cette procédure consiste à chauffer une matière première (ici du méthane) à très haute température au sein d'une atmosphère inerte.

Cette technique génère un hydrogène bas-carbone dit "turquoise", ainsi qu'un sous-produit de carbone solide à la place du dioxyde de carbone.