A Flins, Hyvia débute la production de piles à combustible à grande échelle

Michaël TORREGROSSA
15.03.2022 à 19:14

Spécialiste de l’hydrogène rattaché au groupe Renault, Hyvia a inauguré ce mardi 15 mars à Flins, dans les Yvelines, la production de ses premières piles à combustible.

Configurée en mode startup, Hyvia avance vite dans le domaine de l’hydrogène. À peine neuf mois après sa création, la joint-venture fondée par Renault et PlugPower vient de prendre officiellement ses quartiers à Flins, en Ile-de-France, où elle vient de démarrer une première ligne de production de piles à combustible.

Intégrée au projet de Refactory, censé faire de Flins un site centré sur les nouvelles technologies et l’économie circulaire, dispose d’un site de 3 000 m² où elle pourra progressivement faire grandir ses capacités industrielles.  



Jusqu’à 1 000 piles à combustible par an

Dans les faits, la ligne de production installée à Flins est encore artisanale, symbolique d’une filière qui est encore en cours de démarrage. Issues d’une technologie fournie par l’américain PlugPower, les piles à combustibles assemblées par Hyvia sur son nouveau site francilien reposent sur une technologie dite « à membranes de protons » (PEM), la plus utilisée dans le domaine de la mobilité.

De l’électronique de puissance à la constitution du stack, cœur du système, la ligne mobilise une quinzaine de salariés, spécialement reconvertis par Renault pour travailler sur cette nouvelle activité hydrogène. Elle comprend aussi, en bout de ligne, un poste test permettant de vérifier le bon fonctionnement du système avec une première injection d’hydrogène (photo ci-dessous).



Embarquée à bord de la gamme Master e-Tech Hydrogen, la pile produite par Hyvia est utilisée comme « range extender », en complément de l’autonomie électrique assurée par la batterie. Offrant 30 kW de puissance, elle affiche 50 à 60 % de rendement (40 à 50 % en intégrant les déperditions supplémentaires sur l’ensemble complet).

Encore en phase de démarrage, la production devrait progressivement monter en puissance. D’ici à fin 2022, Hyvia prévoit d’atteindre un rythme de croisière de 1 000 piles à combustible par an, soit une production de l’ordre de 20 unités par semaine.

« Aujourd’hui, il faut 6 à 8 heures pour produire une pile » chiffre un représentant de l’entreprise. Un délai qui devrait être raccourci une fois les différents processus optimisés. Le sourcing devrait aussi être amélioré. Aujourd’hui, les quelque 450 composants de la pile sont directement fournis par PlugPower, aux Etats-Unis. Pour Hyvia, l’idée est à terme de parvenir à sourcer une majeure partie de ces pièces en local.



Des stations et bientôt un électrolyseur

Pour Hyvia, la production de piles à combustible n’est qu’une première étape. D’ici à fin 2022, une ligne d’assemblage de stations hydrogène sera lancée. Une façon pour l’entreprise de proposer à ses clients un service clé en main associant fourniture des véhicules et solution d’avitaillement.

Sur le volet production, le site accueillera également un électrolyseur de 1 MW d'ici à la fin de l’année. Capable de produire jusqu’à 450 kilos d’hydrogène vert par jour, il servira à fournir l’énergie nécessaire aux tests des piles et des stations fabriquées sur le site, mais aussi à alimenter les chariots élévateurs à PAC utilisés pour les opérations de manutention. Il pourra aussi couvrir des besoins extérieurs, notamment pour alimenter d’autres utilisateurs sur le territoire.



Premières livraisons à l’été 2022

Basée sur le Master, l’offre hydrogène d’Hyvia est aujourd’hui déclinée autour de trois utilitaires à hydrogène : un minibus 14 places, un fourgon de livraison et une version châssis, toutes avec des configurations différentes au niveau des réservoirs.

En matière de calendrier, Hyvia reste sur les objectifs annoncés en début d’année. Les premiers véhicules, probablement les fourgons, seront mis en service durant l’été avec une commercialisation à la fois réalisée par le réseau Renault et Hyvia en direct.