Pour FlyZero, l'hydrogène liquide est le carburant le plus viable pour les avions

Jean-Luc PONCIN
30.03.2022 à 13:00

Etude menée par le projet de l'Aerospace Technology Institute (Royaume-Uni) visant à évaluer les meilleures solutions pour décarbonner l’aviation, FlyZero a identifié l’hydrogène vert liquide comme la réponse la plus opérationnelle pour tenir l’objectif du zéro rejet d’ici à  2050.
 
Si désormais il est acquis qu’en 2050 les avions devront être neutres en émissions de gaz à effet de serre, le chemin vers la conversion est long… et les compagnies ne doivent pas se tromper d’option : elles ne pourront effectuer qu’un seul renouvellement de flotte d'ici à 2050.
 
Hydrogène, ammoniac, piles à combustible, turbines à gaz ou systèmes hybrides... les options qui s’offrent à l’industrie aéronautique sont nombreuses. Dans ce cadre, Fly Zero émet un certain nombre de préconisations, suite aux modélisations réalisées pour l’étude, et notamment la nécessité d’investir dans la production d’hydrogène vert liquide, seul carburant susceptible de permettre à l’aviation de relever le défi de la décarbonnation dans le temps imparti.



 
Maître d’œuvre de l’étude, l'ATI voit en particulier trois axes rapidement exploitables, via des vols expérimentaux d'ici à 2030 : un avion régional à pile à combustible capable de transporter 75 passagers doté d’une autonomie de 1500 kilomètres, un autre, long courrier de 279 passagers, propulsé par des turbines à hydrogène avec un rayon d’action de 5000 kilomètres ; et un dernier modèle à fuselage étroit permettant l’emport de 179 passagers, utilisable sur des distances intermédiaires.
 
Les chercheurs qui ont mené l’étude Fly Zero soulignent que, sous réserve d’une conversion de 50 % de la flotte commerciale mondiale d'ici à 2050 et d’une exploitation d’avions à hydrogène de taille moyenne d'ici à 2035, les émissions mondiales cumulées de CO2 dues à l'aviation pourraient être réduites de 4 gigatonnes (Gt) d'ici à 2050 et de 14 Gt d'ici à 2060.
 
La baisse du prix de l’hydrogène liquide vert, attendue à partir de 2030, devrait progressivement faciliter l’adoption de ce carburant en remplacement des SAF (carburants dits « durables » dérivés du pétrole). Ce d’autant que leurs coûts de production ne font que croître, rendant économiquement pertinents les investissements dans les technologies hydrogène développées pour l’aéronautique.