Scania et H2 Green Steel : du métal à base d'hydrogène pour fabriquer les camions

Gaëlann SCHWOERER
28.06.2023 à 14:46

Le constructeur de poids lourds Scania s’est lancé un défi bien dans l’air du temps : décarboner au maximum sa chaîne de production. Pour cela, il fait appel à un partenaire à la dynamique similaire : H2 Green Steel.
 

H2 Green Steel, c’est quoi ?

Dirigée par l’ancien PDG de Scania, Henrik Henriksson, cette startup s’est donnée pour mission de produire un métal peu carboné. Responsable de 7 % des émissions de CO2, l’industrie de l’acier est l’une des plus polluantes du monde. Pour faire face à ce problème, l’une des solutions consiste à remplacer le charbon par l’hydrogène. Le défi est de taille, les moyens le sont tout autant. En effet, H2 Green Steel a prévu d’implanter une gigafactory sur le site de Boden en Suède. L’objectif d'ici à 2030 est de pouvoir fabriquer 5 millions de tonnes de métal.



Les calculs sont bons

Étant un des plus gros constructeurs de poids lourds, Scania a livré plus de 80 000 camions en 2022. Chaque unité produite mobilise environ 4 tonnes de métal. La production d’une tonne d’acier est responsable de l’émission de 2 tonnes de CO2. L’utilisation de l’hydrogène vert diminue ce chiffre de 95 % d’après Henrik Henriksson. Membre du First Movers Coalition (une initiative cherchant des solutions écologiques), Scania a vu d’un bon œil l’idée d’un partenariat qu’il pourrait avoir avec l’entreprise H2 Green Steel. Il lui permettrait de réduire son impact carbone grâce au métal vert.
 

Scania, un des pionniers ?

Le directeur commercial de H2 Green Steel, Mark Bula, a affirmé que Scania était l’un des premiers investisseurs dans l’industrie de l’acier décarboné, encourageant d’autres sociétés à en faire de même. Bien que le partenariat entre les deux entreprises concerne la production européenne de la marque de poids lourds, il devrait petit à petit s’élargir à celles en Chine et en Amérique Latine.
 
Cependant, Scania n’est pas le premier constructeur à réaliser un accord avec la startup suédoise. En effet, BMW avait déjà signé un contrat similaire pour ses véhicules en 2022, et Mercedes-Benz, également, il y a peu.