UGAP : une commande groupée pour 1000 bus à hydrogène d'ici 2024
Si la France ne fait pas partie des pionniers du bus à hydrogène, elle pourrait très vite rattraper son retard et rejoindre le peloton de tête à l’échelle européenne. C’est le message délivré par Valérie Bouillon-Delporte, représentante de Mobilité Hydrogène France et présidente d’Hydrogen Europe, à l’occasion de la 7e édition des journée s organisée au Palais du Pharo à Marseille.
Déjà une réalité en Europe
« Le bus à hydrogène, ce n’est pas de la science-fiction » rappelle la représentante de Mobilité Hydrogène France, la branche transport de l’AFHYPAC. « Les villes aujourd’hui commencent à faire le choix de l’hydrogène. Si ce démarrage est tardif en France, il a commencé il y a 10 ans en Europe. Aujourd’hui vous avez à peu près 80 bus qui circulent en Europe et 300 bus supplémentaires qui ont été commandés » chiffre-t-elle. « On est déjà dans un phénomène qui se déploie. On est plus dans le démonstrateur mais dans le passage à l’échelle ».Intervention de Valérie Bouillon-Delporte (Mobilité Hydrogène France - Hydrogen Europe) et Jean-Marc Borne (UGAP) lors des journées Hydrogène le 10 juillet à Marseille.
« En France, on s’y est mis tardivement » reconnait Valérie Bouillon-Delporte. Fin 2016, l’AFHYPAC décide de prendre les devants et d’écrire sa propre feuille de route du bus à hydrogène en France. « Nous profitons des programmes européens pour faire monter à bord quelques villes. On en a eu cinq » chiffre-t-elle. « Fin 2018, ces 31 bus et 5 villes ont amorcé le déploiement de bus hydrogène au niveau français. C’était à la fois beaucoup car on partait de rien mais encore peu lorsque l’on comparait à l’échelle européenne » poursuit-elle.Une dynamique qui s’accélère en France
Au cours des derniers mois, la mobilisation des collectivités s’est toutefois fortement accélérée. « Quand on cumule, on est à presque à 100 bus à hydrogène sur les deux prochaine années » calcule-t-elle. « 1000 bus, cela nous semble un objectif facilement atteignable sur 4 ans » estime t-elle.
Une volumétrie nécessaire
Pour la Présidente de France Mobilité hydrogène, cette « mise à l’échelle » est essentielle pour mobiliser les constructeurs et créer une véritable filière en Europe. « Ils (les constructeurs ndlr) ont besoin d‘avoir de la visibilité sur les volumes. Pour l’obtenir, il faut trouver des mécanismes qui agrègent les besoins des villes. C’est à travers cette agrégation que nous pourrons faire naturellement baisser les couts » détaille-t-elle.L’UGAP dans la partie
Intégré à la démarche, la centrale d’achat public UGAP jouera un rôle essentiel dans l’évaluation des besoins du marché français.« L’UGAP a décidé de mettre en œuvre un appel d’offres sur les bus à hydrogène. Pour ce faire on a lancé un appel à manifestation d’intérêt qui nous permettra d’avoir une volumétrie de la demande en bus à hydrogène et de partager cette vision avec l’industrie » résume Jean-Marc Borne, Directeur des achats techniques au sein de la centrale d’achat. « Nous allons rédiger le cahier des charges en collaborations avec les collectivités locales pour s’assurer qu’il soit conforme aux besoins des uns et des autres » poursuit-il.
Lancée en début d’année, l’initiative de l’UGAP aboutira à la publication d’un appel d’offres en début d’année prochaine. « Le groupe de travail se regroupera entre décembre 2019 et janvier 2020 pour qu’on puisse rédiger le DCE. La publication est prévue à fin février 2020 pour une mise à disposition des offres en septembre ou octobre 2020 » détaille Jean-Marc Borne. « Avec ce calendrier, l’idée est d’assurer une convergence entre la mise en œuvre des infrastructures et l’arrivée des matériels roulants » justifie-t-il.