Etude : les perspectives de développement d'une économie chinoise de l'hydrogène
Rien qu'au cours des six premiers mois de 2020, trente-sept politiques de soutien à l'économie de l'hydrogène ont été publiées par différents niveaux de gouvernement, dont sept par les autorités centrales et trente par les gouvernements locaux. Le Shandong, à lui seul, en a publié six, suivi de cinq autres par le Guangdong. En résumé, le développement de l'économie de l'hydrogène ne gagne pas seulement en importance en Chine, il est également en grand danger de surchauffe.
Ce d’autant que, jusqu’alors, il était plutôt guidé par des impératifs stratégiques et industriels (dans un contexte de guerre économique avec les USA) que par une réelle volonté de décarbonation de l’économie chinoise. La récente annonce de Xi Jiping semble rebattre les cartes et ouvrir la voie à la mise en œuvre d’une stratégie de déploiement concertée à tous les niveaux de l’Empire du Milieu, avec désormais une nette orientation éco-environnementale.
Vers une ouverture au marché international ?
L'ambition chinoise est d'accroître sa production d'hydrogène à faible teneur en carbone et de développer son emploi dans le secteur des transports, la sidérurgie, la cimenterie ou le stockage de l'électricité (Power to X). Dans le seul domaine des transports, par exemple, l’objectif est fixé à un million de véhicules à pile à combustible et mille stations de ravitaillement en hydrogène d'ici 2030.Le rapport de l’Ifri souligne que, pour faire avancer ce nouvel agenda chinois de l'économie de l'hydrogène, un certain nombre de prérequis sont incontournables : coordination des politiques décentralisées pour éviter la dispersion des énergies, mise en place de dispositifs d’évaluation des actions conduites, un effort sur le développement d’une production d’hydrogène renouvelable non assise sur les énergies fossiles et, probablement la marche la plus haute (longue ?) à franchir : l’ouverture du marché pour bénéficier des avancées des technologies internationales.