Produire de l'hydrogène en purifiant l'eau : ces chercheurs ont fait une découverte révolutionnaire
Robin Hamilton, enseignant à l’université de l’Alberta, créait une électrode pour un étudiant de premier cycle travaillant sur un projet de valorisation de la biomasse. Il a mélangé une combinaison de poudres et l’a laissé reposer toute la nuit dans de l'eau, avec l'intention de terminer la cellule le lendemain. Lorsqu'il est revenu le matin, le mélange bouillonnait - une réaction tout à fait inhabituelle : de l’hydrogène était produit et l’eau était épurée ! Consultant ses collègues professeurs de chimie, Jeff Stryker et Jonathan Veinot, et leur faisant part de cette découverte inattendue, la conclusion s’est imposée : la combinaison spécifique de poudres utilisée pouvait servir de nouveau type de catalyseur.
Une solution « miracle »
Placé dans n'importe quel type d'eau et alimenté par une petite quantité d'énergie, ce catalyseur « miracle » produit de l'hydrogène (tout en purifiant l’eau) qui peut alors être injecté dans une pile à combustible pour produire de l'électricité.Le catalyseur qu'ils ont créé est fabriqué à partir de matériaux non toxiques et abondants. Il est facile et peu coûteux à produire, ce qui en fait une alternative abordable et accessible aux catalyseurs onéreux et rares actuellement disponibles sur le marché.
Autre avantage, et probablement le plus important, il peut être utilisé avec n'importe quel type d'eau. « L'eau potable est rare et c'est le plus gros problème de l'électrolyse de l'eau pour produire de l'hydrogène : il faut utiliser de l'eau propre. Avec notre catalyseur, ce n'est plus le cas. Nous prenons quelque chose de sale, que vous ne pouvez pas boire, et nous produisons de l'hydrogène et de l'électricité dans une pile à combustible. Et cela produit de l'eau que vous pouvez boire » a souligné Robin Hamiton.
Autre point fort : le nouveau procédé dégage également peu d'oxygène, ce qui le rend moins volatile que les méthodes actuelles. En effet, comme le rappelle Robin Hamilton : « quand vous mélangez de l'hydrogène et de l'oxygène et, à certaines concentrations, vous obtenez un mélange explosif. Il faut donc les séparer pour pouvoir les utiliser en toute sécurité ». Le catalyseur de l’université d’Alberta, séquestre l'oxygène, et ce, sans les séparateurs à membrane coûteux qui sont normalement utilisés.
Un collègue de Hamilton résume par une image le potentiel de leur découverte : « imaginez que votre tuyau d'arrosage vous fournisse de l'eau qui peut être convertie, à la demande, en carburant. Cela supprime le transport, le stockage et les possibilités d'explosion ».