Que retenir du 1er baromètre mondial de la mobilité hydrogène ?

Que retenir du 1er baromètre mondial de la mobilité hydrogène ?
Le Pôle de compétitivité « Véhicule du futur », qui anime un réseau de 500 acteurs de la filière transports et nouvelles mobilités sur les régions Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est, vient de publier le premier « Baromètre mondial du déploiement de la mobilité hydrogène ». Si le parc mondial d’automobiles à hydrogène devrait franchir la barre des 100 000 unités courant 2024, son développement commercial reste lent, malgré le réseau de stations-service qui s’étoffe (1 000 au niveau mondial). La France, devenu premier marché européen avec 306 voitures immatriculées en 2023, illustre parfaitement cette situation.
 
« Après la recherche puis l’industrialisation et les premiers écosystèmes, nous entrons progressivement dans l’ère du déploiement des solutions dans la mobilité lourde. La filière industrielle a besoin de projets de déploiement massifs et structurants pour passer à l’échelle ». Cette phrase, extraite du premier « Baromètre mondial du déploiement de la mobilité hydrogène », résume bien l’état actuel de la filière. Si, du chariot-élévateur au camion, en passant par les taxis et les utilitaires, plusieurs dizaines de milliers de véhicules ont été déployés à travers le monde ; le passage à l’échelle n’est pas encore effectué.
 

La barre des 100 000 voitures hydrogène va être franchie

Hormis la Corée du Sud, en tête du secteur au niveau mondial des voitures hydrogène avec 4 254 immatriculations, suivie des États-Unis (2 978) ; les autres pays ont immatriculé en 2023 quelques centaines de voitures hydrogène ( Japon (424), France (306), Allemagne (263), Pays-Bas (106)...). À rapprocher des 491 866 véhicules électriques et hybrides rechargeables légers neufs immatriculés en France, en 2023. Si au final, un peu plus de 17 500 automobiles hydrogène ont été mises à la route au niveau mondial en 2023, voilà seulement que la barre des 100 000 exemplaires en circulation va être franchie, et ce, malgré le ralentissement conjoncturel de 2023.

Cependant, certains secteurs sont en pleine mutation. Les Jeux Olympiques de Paris 2024, par exemple, ont mis en lumière les taxis parisiens équipés de piles à combustible. Désormais, plus de 1 000 sillonnent Paris et sa banlieue, soit 5 % du parc total.
 
Immatriculations mondiales de voitures particulières à hydrogène. Source : Baromètre mondial du déploiement de la mobilité hydrogène 
 
 

La part des bus hydrogène reste modeste, mais ne cesse de s’accroître

Le transport urbain est également en pleine transformation. En France, par exemple, en 2023, 33 bus urbains ont été acquis par 7 villes françaises dont les principales ont été Rouen (13) et Belfort (7) ce qui amène à un cumul de bus hydrogène en fonctionnement dans l’hexagone à 58 (à fin 2023). Sont actuellement commandés 83 bus à livrer entre 2024 et 2026 auxquels peuvent s’ajouter 107 autres bus ayant faits l’objet d’accords-cadres entre collectivités et constructeurs sans compter d’autres projets en cours.

Si la part des bus hydrogène reste modeste (1,7 %) sur les 1 992 bus urbains immatriculés en 2023, sa part, en complément des véhicules 100 % batterie, ne cesse de s’accroître. La réglementation européenne, qui impose que 100 % de nouveaux bus urbains devront être Zéro Emission en 2030, contribue à l’accélération du mouvement.

 
Immatriculations mondiales de bus à hydrogène. Source : Baromètre mondial du déploiement de la mobilité hydrogène 
 
 

Une nette progression dans le domaine du poids lourds et des utilitaires

Du côté du transport lourd, notamment des camions hydrogène, la progression est nette. Pour les engins de logistique et de manutention, les données sont moins précises. Cependant, on évalue à plus de 69 000 les engins hydrogène utilisés dans les entrepôts logistiques et usines (majoritairement situés aux Etats-Unis).

Même constat du côté des utilitaires. Avec 2388 nouveaux exemplaires mis à la route au cours de l'année 2023, la flotte a plus que doublé en seulement un an pour atteindre 4129 véhicules à travers le monde, dont plus de 90 % en Chine. Si l'Europe ne représente que 7 % des véhicules en circulation, elle devrait gagner du terrain dans les années à venir grâce à la montée en puissance de Renault et Stellantis. 
 
Immatriculations mondiales de camions à hydrogène. Source : Baromètre mondial du déploiement de la mobilité hydrogène
 
Pour le secteur ferroviaire, les trains hydrogène sont encore peu nombreux, mais plusieurs mises en service doivent avoir lieu dans les prochaines, avec en particulier l’entrée en fonction, en France, de 12 premières rames d’ici 2026 et des développements en cours autour de TER avec des rames bi-mode alimentées par caténaire sur les lignes électrifiées et par hydrogène sur les autres lignes.
 

L’hydrogène pénètre tous les secteurs de la mobilité

Au final, si ce premier baromètre mondial de la mobilité hydrogène, est particulièrement intéressant, ce n’est pas tant parce qu’il met en avant une croissance significative de la mobilité hydrogène (mais néanmoins encore insuffisante pour considérer que le marché est en phase de passage à l’échelle) ; mais, surtout, car il montre que l’hydrogène a pénétré tous les secteurs de la mobilité.

Reste à voir comment la part de chaque véhicule hydrogène (voiture, camion, train, bus,…) va évoluer dans les années à venir : si les transports en commun, le transport lourd semblent être des territoires en cours de conquête pour l’hydrogène, la voiture hydrogène individuelle doit encore trouver sa place.
 
Part mondiale des différents véhicules : répartition par segment et zone géographique en nombre de véhicules à fin 2023 – Source : Baromètre mondial du déploiement de la mobilité hydrogène
 

 

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