En Bretagne, l'agglomération de Saint-Brieuc se prépare à la mobilité hydrogène

En Bretagne, l'agglomération de Saint-Brieuc se prépare à la mobilité hydrogène
Jean-Marc Labbé et Stéphane Loisnel, respectivement vice-président et chargé de projet pour l’agglomération de Saint-Brieuc, détaillent pour nos lecteurs le volet mobilité du programme H2Vert actuellement en phase d’étude.

4 acteurs à la barre

En charge de la politique de l’énergie et de la transition écologique de Saint-Brieuc Armor Agglomération, et vice-président du syndicat départemental de l’énergie (SDE22), Jean-Marc Labbé annonce dés le départ que le projet H2Vert est porté par 4 acteurs majeurs. En plus des 2 établissements qu’il représente pour le secteur public, s’ajoutent la Chambre de commerce et d’industrie des Côtes-d’Armor qui porte l’ensemble des besoins du privé, et la Banque des Territoires.

Il s’agit tout à la fois « de créer une source d’énergie à empreinte carbone quasi nulle, lutter contre les conséquences du dérèglement climatique, accompagner la transition énergétique de façon concrète et active, valoriser une nouvelle source d’énergie à haut potentiel, développer un projet économique vertueux, s’inscrire dans la dynamique de l’économie circulaire, devenir centre de ressources pour les acteurs économiques, rendre les Côtes-d’Armor attractives et dans l’air du temps », exposent les partenaires dans leur document de présentation.

Bus H2

La plupart des territoires travaillant sur un projet de mobilité à hydrogène pensent immédiatement à convertir une part plus ou moins importante des flottes de bus et de bennes à ordures ménagères. C’est également le cas pour l’agglomération de Saint-Brieuc. Desservant 32 communes, la flotte du réseau TUB vient d’accueillir « 3 modèles hybrides », se réjouit Jean-Marc Labbé. « Concernant les bus, nous allons nous réunir la semaine prochaine pour une étude de dimensionnement à l’issue de laquelle un appel d’offres sera formulé », explique-t-il.

Les partenaires ont envisagé à échéance 2023 équiper de 10 exemplaires alimentés à l’ hydrogène vert la ligne de bus à haut niveau de service issu du projet TEO (Transport Est-Ouest). Egalement exploitée par la SPL Baie d’Armor Transports, elle s’étire sur une longueur de 8 kilomètres, jalonnée de 21 arrêts reliant le quartier de Chaptal à celui des Plaines Villes où se dresseront les unités de production et de distribution de l’hydrogène vert.

Station des Plaines Villes

« Situées sur l’ancien site de l’aéroport de Saint-Brieuc, les unités de production et de distribution en hydrogène seront géographiquement positionnées au cœur de l’agglomération, à proximité de l’axe de contournement sud de Saint-Brieuc », localise Jean-Marc Labbé. « D’ici la fin de l’année, nous devrions avoir dimensionné les usages et les infrastructures dédiées », espère-t-il. « Un gros électrolyseur sera raccordé à une centrale photovoltaïque proche. D’autres sources, principalement vertes, complèteront son alimentation, notamment avec l’énergie éolienne », schématise l’élu. « Le site des Plaines Villes favorise aussi le passage à l’hydrogène de transporteurs implantés sur le territoire. La CCI les a déjà sollicités pour qu’ils intègrent cette possibilité dans leurs plans pluriannuels d’investissements », poursuit-il. Ce sont aussi bien des flottes de poids lourds et d’utilitaires légers, notamment pour les activités de messagerie, qui pourraient migrer progressivement à l’hydrogène sur le territoire.

Des bateaux à hydrogène ?

Ce qui peut retenir immédiatement l’attention, comme spécificité du programme H2Vert, c’est de penser très tôt dans l’étude à une ouverture aux bateaux de l’hydrogène comme énergie d’alimentation. « Ce ne sera pas tout de suite, mais dans un deuxième ou troisième temps sans doute. Nous comptons sur le territoire 2 gros armateurs de pêche au large qui pourrait passer à une alimentation à l’hydrogène, encouragés par la CCI qui est concessionnaire des ports de pêche, de plaisance et de commerce  », commentent nos interlocuteurs. « Ensuite, il est possible que des bateaux de pêche côtière, de taille plus modeste, suivent. Mais il y a une génération à laisser passer avant de voir cela », modèrent-ils. « Entre temps, ce sont les véhicules de logistique et de manutention portuaire - grues, chariots élévateurs, et autres engins de levage - qui devraient être convertis à l’hydrogène », envisagent-ils, en signalant que « l’unité de production de Plaines Villes est proche du port du Légué ».

Perarmor et autres stations

Le projet de piste éducative routière devrait prendre une dimension particulière avec le programme H2Vert. « Perarmor est porté par un consortium d’entreprises des Côtes-d’Armor. Nous travaillons avec le pôle de compétitivité ID4Car qui devrait mettre à disposition des moyens techniques et des infrastructures. Des pistes fermées serviraient à l’essai des véhicules routiers à hydrogène et à la formation des conducteurs », développe Jean-Marc Labbé.

« Une station secondaire d’hydrogène pourrait être ouverte sur se site qui est placé à proximité de la N12, la 4-voies qui relie Rennes à Brest. D’autres distributeurs seront mis en service dans le département. Nous devrions en savoir plus sur le sujet mi-janvier 2021 », évoque-t-il. « Dans notre démarche, nous sommes en train de nouer des relations autour de l’hydrogène, en particulier au niveau de la région. Avec la CCI, nous participons à des groupes de travail en lien avec la feuille de route bretonne pour le développement de l’hydrogène durable », concluent Jean-Marc Labbé et Stéphane Loisnel.
 
H2 Mobile et moi-même remercions Jean-Marc Labbé et Stéphane Loisnel pour leur réactivité et leur disponibilité.
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