Comment l'hydrogène pourrait booster l'économie française

Selon une étude menée par BDO et France Hydrogène, la filière de l’hydrogène représente un important levier de croissance économique et industrielle pour la France. En 2023, elle génère déjà près d’un milliard d’euros de valeur ajoutée et soutient plus de 16 400 emplois, dont 6 300 directs. Chaque emploi direct engendre deux emplois supplémentaires via les fournisseurs et les dépenses des ménages.

A l’heure où la filière traverse un trou d’air, France Hydrogène rappelle son rôle pour l’économie française. Dans une étude réalisée conjointement avec BDO, l’association dresse un nouvel état des lieux. Elle souligne ainsi que 80 % des emplois de la filière se répartissent entre la production (30 %) et les usages (50 %), illustrant un secteur en expansion. Ce dynamisme s’appuie sur la Stratégie Nationale Hydrogène, qui encourage des projets couvrant toute la chaîne de valeur : production, distribution et utilisation.

Une perspective prometteuse pour 2035

Les projections pour 2035 renforcent l'idée que l’hydrogène pourrait devenir un moteur économique majeur en France. La filière pourrait alors contribuer à hauteur de 13 milliards d’euros au PIB et créer 66 600 emplois. La mobilité, incluant les secteurs routier, ferroviaire, maritime et aérien, serait un pilier essentiel, représentant 54 % de la valeur ajoutée. L’industrie et les carburants de synthèse concentreraient 70 % de l’activité de production.

Selon les estimations, les retombées fiscales pour l’État pourraient atteindre 36 milliards d’euros sur cette période, soit un retour sur investissement de 4 euros pour chaque euro engagé. De plus, l’hydrogène pourrait réduire de 8 % le déficit de la balance commerciale française.

Un avenir sous conditions

Pour Philippe Boucly, président de France Hydrogène, « la filière hydrogène représente une opportunité réaliste pour transformer les atouts de la France en valeur ajoutée et créer des emplois durables ». Toutefois, il appelle à des efforts accrus, notamment via une révision de la Stratégie Nationale Hydrogène, le développement de marchés pilotes, et l’accélération de la transition vers une mobilité hydrogène.

« De?velopper des marche?s pilotes pour nos industries cle?s, acce?le?rer la transition vers une mobilite? hydroge?ne et projeter la filie?re a? l’international sont les conditions indispensables au maintien de la France dans le peloton de te?te. L’heure est venue de saisir cette opportunite? strate?gique pour l’avenir de notre e?conomie » a rappelé le président de l’association.