Rétrofit hydrogène : tout ce que vous devez savoir

Rétrofit hydrogène : tout ce que vous devez savoir
Encadré par la loi, le rétrofit permet de convertir à l’hydrogène tous types de véhicules thermiques : voitures particulières, bus, autocars et poids lourds. Une filière dont l’offre se construit dans l’Hexagone.

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Le rétrofit, c’est quoi ?

Le rétrofit consiste à adapter un véhicule à moteur thermique en lui permettant de fonctionner avec de l’hydrogène (ou une autre technologie comme le GNV ou l’électrique).
 
Cette conversion implique le remplacement du moteur thermique et du réservoir de carburant par des systèmes spécialement conçus pour l’utilisation de l’hydrogène comme source d’énergie.
 

Quels sont les avantages du rétrofit ?

Le rétrofit hydrogène se distingue par plusieurs avantages majeurs :
  • Réduction des émissions polluantes : lorsqu’il est utilisé comme carburant, l’hydrogène ne rejette que de la vapeur d’eau, contribuant ainsi à réduire l’empreinte carbone des véhicules.
  • Valorisation de l’existant : en adaptant des véhicules déjà en circulation, le rétrofit évite la mise au rebut et réduit les coûts associés à la production de nouveaux véhicules.
  • Coût compétitif : bien qu’il reste un investissement conséquent, le rétrofit peut être moins onéreux que l’acquisition d’un véhicule neuf, notamment lorsqu’il s’agit de convertir des véhicules dont le coût des équipements est très onéreux.
 

Quels types de véhicules peut-on convertir à l’hydrogène ?

En pratique, le rétrofit peut s’appliquer à tous types de véhicules.  Parmi les principaux candidats, les poids lourds, autocars et bus. Dans le secteur ferroviaire, certains trains fonctionnant au diesel peuvent également être convertis à l’hydrogène.
 
Sur le segment des véhicules légers, la conversion d’utilitaires et de voitures particulières est aujourd’hui moins courante, principalement pour des questions d’opportunités de marché.

Illustration : un autocar hydrogène rétrofité par GCK
 

Quelle est la réglementation française du rétrofit hydrogène ?

En France, la réglementation du rétrofit hydrogène est la même que celle appliquée pour la conversion de véhicules électriques à batteries. Son introduction remonte à un arrêté de mars 2020 qui encadre la pratique. Il permet, sous conditions, de réaliser les opérations de conversion sans autorisation des constructeurs concernés. Ce premier texte a été modifié par une nouvelle série d’arrêtés. Publiés en 2023, ces derniers ont permis de simplifier les démarches et la réglementation. 
 

Quelles sont les conditions du rétrofit ?

Comme expliqué, le rétrofit reste une pratique très encadrée par la réglementation.
  • Ancienneté minimale du véhicule : le véhicule à rétrofiter doit avoir plus de cinq ans. Cette exigence vise à privilégier la conversion des véhicules thermiques les plus anciens, souvent plus polluants, tout en prolongeant leur durée de vie.
  • Homologation spécifique : chaque transformation doit être homologuée individuellement pour le modèle concerné. Cette étape garantit que le véhicule rétrofité répond aux normes de sécurité et de performance définies par les autorités compétentes.
  • Puissance après transformation : une fois la conversion réalisée, la puissance maximale du véhicule doit se situer entre 65 % et 100 % de celle d’origine. Cela permet d’assurer que le véhicule conserve des performances proches de celles de la configuration thermique d’origine.
  • Répartition des masses : la conversion ne doit pas modifier la répartition des masses sur les essieux de plus de 10 %. Ce critère est crucial pour préserver l’équilibre et la stabilité du véhicule, notamment en termes de maniabilité et de sécurité.
  • Poids total après rétrofit : Le poids total du véhicule, après la transformation, doit rester dans une marge de ±20 % par rapport à son poids initial. Cette contrainte garantit que la modification n’impacte pas la structure et les performances du véhicule, tout en respectant les limites imposées par la législation sur le transport routier.
 
Précision importante : depuis 2023, le rétrofit est également ouvert aux moteurs à combustion hydrogène (auparavant, cela n’était que la pile).
 

Comment se déroule la conversion d’un véhicule diesel à l’hydrogène ?

La mise en œuvre d’un rétrofit hydrogène comprend plusieurs étapes clé.
 

Préparation et démontage

La première phase consiste à retirer les parties de l’ancienne architecture thermique, le plus souvent diesel, qui ne sont plus utilisées comme le système d’échappement, le moteur (si ce dernier n’est pas réadapté pour fonctionner à l’hydrogène) et les réservoirs. Cette phase permet de libérer l’espace nécessaire pour l’installation des nouveaux équipements.
 

Installation des composants hydrogène

Une fois le démontage des anciennes pièces thermiques réalisé, les éléments spécifiques au système hydrogène sont intégrés. En fonction de la solution choisie, cette nouvelle architecture peut inclure un moteur à combustion hydrogène ou des piles à combustible. S’y ajoutent des réservoirs sous pression destinés à stocker l’hydrogène en 350 ou 700 bars. Selon le type de véhicule et ses usages, d’autres équipements, comme des systèmes auxiliaires de refroidissement ou des convertisseurs, peuvent aussi être installés.
 
Une étape autre cruciale du processus consiste à adapter les logiciels électroniques afin d’assurer la bonne communication entre les différents organes du nouveau système.
 

Tests et validation

Une fois modifié, le véhicule subit une série de tests pour valider le bon fonctionnement du nouveau système.  Ces essais comportent des contrôles de sécurité, des mesures de performance énergétique et des simulations en conditions réelles pour assurer que le véhicule répond aux standards techniques et réglementaires.
 

Quels sont les inconvénients du rétrofit hydrogène ?

Malgré ses avantages, le rétrofit hydrogène se heurte à plusieurs problématiques :
  • Manque d’infrastructures : aujourd’hui, le nombre de stations de recharge hydrogène reste limité, ce qui complique l’usage au quotidien.
  • Coûts élevés : bien que compétitif par rapport à l’achat d’un véhicule neuf, le coût initial du rétrofit peut représenter un frein pour les entreprises, d’autant que le prix de l’ hydrogène vert reste bien plus élevé que le diesel.
  • Réglementation contraignante : en France, la nécessaire homologation des kits de conversion (et ce pour chaque variante) complexifie la tâche. Elle impose aux équipementiers des choix stratégiques, notamment en privilégiant des véhicules dont les volumes en circulation sont importants comme l’Iveco Crossway sur le segment des autocars.
  • Acceptation par le marché : les consommateurs et les professionnels doivent encore être convaincus des bénéfices de cette technologie, mais aussi de sa fiabilité dans le temps.
 

Où réaliser un rétrofit hydrogène ?

La conversion d’un moteur diesel à l’hydrogène peut être réalisée dans des ateliers ou des centres spécialisés disposant des compétences techniques et des certifications nécessaires.  
 
En France, des acteurs comme GCK ou Safra proposent des services dédiés pour les flottes professionnelles, les poids lourds et les bus. Des acteurs spécialisés comme le CRMT proposent également un accompagnement pour les tests et le dimensionnement.
 
En Europe, des entreprises comme Clean Logistics en Allemagne font également figure de spécialistes du sujet.

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