Appel à projets VUL hydrogène : « Il faut montrer que la demande est réelle »

Appel à projets VUL hydrogène : « Il faut montrer que la demande est réelle »
A quelques semaines de la publication du nouvel appel à projets de l’ADEME sur le financement des VUL à hydrogène, France Hydrogène et ses partenaires organisaient ce mercredi 4 juin un webinaire d’information afin d’en décrypter le cahier des charges.  

« L’État veut absolument mesurer l’appétit du marché pour les véhicules utilitaires légers. Cela va conditionner la suite, c’est-à-dire la production en masse ». Introduisant le webinaire, le Président de France Hydrogène a rappelé l’importance de cet AAP VUL H2, lancé dans la continuité de la publication de la stratégie hydrogène révisée. « L’instant est particulièrement critique. Il est important que nous soyons tous mobilisés pour réussir cet appel d’offres » a-t-il averti.

« Cet appel à projets peut permettre d’amorcer un vrai marché »

Pour Jean-Luc Brossard, représentant de la Plateforme automobile (PFA), l’appel à projets s’inscrit dans un contexte réglementaire de plus en plus contraint. « Pour les véhicules utilitaires légers, les objectifs européens fixent une réduction de 50 % des émissions de CO2 d'ici à 2030 par rapport à 2021. » Si le véhicule électrique à batterie apporte une réponse efficace pour de nombreux usages, il ne suffit pas à couvrir tous les besoins. « L’hydrogène a toute sa place dans la mobilité routière, notamment pour les usages intensifs. »

La logique est donc celle de la complémentarité. « Cet appel à projets peut permettre d’amorcer un vrai marché, à condition d’y associer tout l’écosystème : véhicules, énergie, stations. »

Un appel à projets structurant

Le webinaire a ainsi permis de détailler les contours du dispositif. Doté de 15 millions d’euros, ce programme prévoit une aide plafonnée à 30 000 euros par véhicule, avec une limite de 10 millions d’euros par bénéficiaire. « Sur le calcul, on parle bien de la différence entre le coût à l'achat ou à la location d'un véhicule utilitaire léger hydrogène par rapport à un véhicule équivalent de la même catégorie » rappelle Anjali Armoudom, Chargée de missions mobilités au sein de France Hydrogène.

Les véhicules doivent être neufs, immatriculés pour la première fois en France, de catégorie N1 ou N2, avec un PTAC supérieur à 2,5 tonnes et une charge utile maximale d’1,4 tonne. Ils peuvent être acquis en propre ou via crédit-bail, à condition d’avoir une commande notifiée avant le 31 décembre 2025 et d’être mis en circulation dans un délai de 18 mois. Le nombre minimal de véhicules par dossier est fixé à 10 unités.

Précision importante : seuls les utilitaires à pile à combustible s’inscrivent dans le périmètre de l’AAP. Faute d’offre disponible, les véhicules à moteur hydrogène et ceux faisant l’objet d’un rétrofit ne sont pas éligibles.

Autre point important : le carburant utilisé devra impérativement être bas-carbone ou renouvelable.


Des critères d’évaluation précis

Sur la sélection des projets, l’évaluation reposera sur deux principaux critères. Le premier, c’est le montant d’aide publique demandé par véhicule. L’idée est d’inciter à une demande d’aide au plus juste. Si plusieurs projets obtiennent des notes équivalentes, un second critère sera pris en compte : le kilométrage journalier moyen. Une façon de favoriser les projets pour lesquels le potentiel de décarbonation est le plus fort.

Le versement de l’aide se fera en deux phases. 80 % seront versés à la mise en circulation du véhicule, et les 20 % restants à l’issue d’une période de 12 mois d’exploitation. Les porteurs devront alors « fournir un rapport d’usage » démontrant la mise en service effective et la conformité de l’usage au projet initial.

Stellantis en première ligne

Seul acteur du VUL à hydrogène dans l’Hexagone depuis la disparition de HYVIA, la filiale de Renault, Stellantis sera le principal bénéficiaire de cet appel à projets. A travers ses marques Peugeot et Citroën, le constructeur structure son offre autour de deux segments de véhicules : les utilitaires moyens et lourds. Même effet de levier pour Symbio, fournisseur exclusif des piles à combustible du groupe.


Une échéance réduite

L’appel à projets reste ouvert sur une période courte. Les porteurs de projets doivent déposer leur dossier avant la fin juin. « Un retour sur les lauréats est attendu d’ici septembre-octobre, avec un objectif de versement des aides d'ici à la fin de l’année » estime Anjali Armoudom.

Un retour d’expérience est prévu début 2026. S’il est concluant, un second appel à projets pourrait être lancé dans la foulée. Pour Philippe Boucly, c’est un tournant : « C’est maintenant que tout se joue. Il faut montrer à l’État que la demande est réelle. »

Pour plus d'information, rendez-vous sur le site de l'ADEME.
 


Annonces