Pourquoi ce giga projet de production d'hydrogène vert inquiète les astronomes ?

Pourquoi ce giga projet de production d'hydrogène vert inquiète les astronomes ?
Source : observatoire européen Austral
Organisation intergouvernementale regroupant 16 pays européens pour la recherche astronomique, l’observatoire européen Austral (ESO) a vivement critiqué un projet de développement d’ hydrogène vert prévu dans le désert d’Atacama, au Chili. Selon l’organisation, le site menace les conditions exceptionnelles d’observation astronomique autour de l’observatoire de Paranal, décrit comme possédant « les cieux les plus sombres et les plus clairs au monde ».

Baptisé INNA, le projet porté par une filiale du fournisseur d’énergie AES prévoit la construction de 1,7 GW de capacités solaires et 534 MW d’éolien pour produire plus de 217 000 tonnes d’hydrogène vert par an. Une partie de cet hydrogène sera transformée en ammoniac destiné à l’exportation, tandis que le reste sera liquéfié. Le complexe, d’une superficie de plus de 30 kilomètres carrés, devrait voir le jour à partir de 2027, avec des travaux de construction s’étalant sur cinq ans.

Un appel à protéger le patrimoine céleste

Dans un communiqué daté du 10 janvier, l’observatoire européen Austral dénonce la proximité du projet avec les télescopes de l’observatoire de Paranal, situés entre 5 et 11 km du site envisagé. Selon Xavier Barcons, directeur général de l’organisation, "la proximité du mégaprojet industriel d’AES Andes avec Paranal constitue une menace critique pour les cieux nocturnes les plus préservés de la planète".

L’ESO craint que les travaux de construction et l’exploitation du site entraînent des émissions de poussière, une augmentation des turbulences atmosphériques et surtout une pollution lumineuse, rendant l’observation astronomique beaucoup moins efficace.

Une relocalisation demandée

Pour l’ESO, la relocalisation du projet reste le « seul moyen efficace d'empêcher des dommages irréversibles sur le ciel unique de Paranal ».

« Le Chili, et en particulier Paranal, est un endroit vraiment spécial pour l'astronomie - son ciel noir est un patrimoine naturel qui dépasse les frontières et profite à toute l'humanité », a déclaré Itziar de Gregorio, représentant de l'ESO au Chili. « Il est essentiel d'envisager d'autres emplacements pour ce mégaprojet qui ne mettent pas en danger l'un des trésors astronomiques les plus importants au monde. »



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