Rapport du GIEC : quelle place pour l'hydrogène dans la mobilité ?

Rapport du GIEC : quelle place pour l'hydrogène dans la mobilité ?
Dans son rapport de près de 3000 pages intitulé « Mitigation of Climate Change » (Atténuation du changement climatique), le GIEC évoque l’utilisation de l’ hydrogène vert dans les transports. Mais sans lui attribuer une place principale ni certaine pour tous les types de véhicules.
 
Les 83 scientifiques de différentes nationalités qui ont travaillé sur le dernier rapport du GIEC s’accordent sur la possibilité de réduire de façon importante la consommation de carburant dans les zones urbaines. Ce qui passe à la fois par des changements d’habitudes, mais aussi par la mise en place d’infrastructures appropriées de la part des collectivités.

Dans le viseur sur ce terrain : la réduction de la dépendance à la voiture particulière, et en particulier de l’autosolisme. Le rapport aligne les solutions déjà bien connues pour réduire les déplacements et leur impact sur l’environnement. Ainsi le télétravail, les transports en commun, la marche, le vélo et tous les EDP (engins de déplacement personnel), en particulier symbolisés par les trottinettes.
 

Mobilité électrique à batterie et V2G

Validé par 193 pays qui siègent à l’ONU, le document met clairement en avant la mobilité électrique à batterie. « Les BEV ont des émissions de gaz à effet de serre sur leur cycle de vie inférieures à celles des véhicules à moteur à combustion interne lorsque que les batteries sont rechargées avec de l’électricité à faible émission de carbone », peut-on lire dans le rapport.

Les rédacteurs soulignent que cette solution peut déjà rapidement être développée pour la micro-mobilité (vélos, scooters, rickshaws, etc.), et les transports en commun. Le GIEC, place un peu en retrait les voitures individuelles. L’organisme y voit bien un atout pour soutenir les réseaux électriques nationaux en exploitant la recharge bidirectionnelle au sein d’architectures V2G (Vehicle-to-Grid = Du véhicule au réseau). D’autant plus que le coût de production des cellules lithium-ion est en baisse. Toutefois, le groupe d’experts espère de nouvelles réductions des GES dans les processus de fabrication.
 

Et la mobilité hydrogène ?

Avant de l’envisager pour la mobilité, les rédacteurs du rapport affirment que l’hydrogène jouera un rôle majeur pour atteindre la neutralité carbone. Mais surtout « pour compléter d’autres vecteurs énergétiques ». Ainsi pour le stockage d’électricité à long terme afin de soutenir le développement des énergies renouvelables intermittentes. Ce qui permettrait de faire face aux différences saisonnières en matière de besoins, mais aussi d’en faire le commerce entre régions du monde.

Pour la mobilité, le GIEC se montre un peu plus frileux. Tout d’abord en n’attribuant pas à l’hydrogène une place avec les véhicules légers, et en particulier les voitures particulières. La filière est positionnée dans le rapport en alternative probable pour les véhicules lourds, en complément de l’électrique à batterie qui demeure sur un piédestal. L’hydrogène serait employé de diverses façons. Pas seulement en entrée de piles à combustible. Aussi, et même surtout pour produire des carburants de synthèse afin d’alimenter des moteurs thermiques de camions et locomotives.
 
Si des conditions au développement de la mobilité électrique ont été consignées dans le document fleuve du GIEC, l’exploitation de l’hydrogène pour la mobilité apparaît plus floue. Ce produit reçoit des indices de confiance moins élevés pour une adoption à échéance 2030 et au-delà. S’y ajoute une liste de contraintes à alléger au préalable. Les experts pointent en particulier plusieurs zones d’ombre qui ternissent l’image des piles à combustible. D’où leur préférence pour une utilisation de l’hydrogène décarboné sous d’autres formes et pour des usages précis où l’électrique à batterie n’est clairement pas adapté. Ainsi pour l’aviation et le transport maritime. Le groupe d’experts est persuadé que l’emploi du gaz naturel dans ces domaines sera insuffisant pour réduire de façon efficace leurs émissions de gaz à effet de serre. Dans ce cas, l'hydrogène leur apparaît intéressant pour former des « combustibles à haute densité énergétique » qui n’ont toutefois « pas encore atteint l’échelle commerciale ». Avec l’exigence, formulée de manière récurrente, d’une production décarbonée. Le GIEC attribue aujourd’hui un indice de confiance moyen pour un usage en carburéacteur, ainsi que pour l’ammoniac avec les gros navires.


 

Des évolutions hétérogènes

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat a en outre prévenu que l’évolution des émissions de gaz à effet de serre liées au transport ne s’effectuera pas de façon uniforme sur toute la planète.

Les différents scénarios imaginés pour limiter le réchauffement climatique à 1,5° C d’ici à 2100 font tous état d’une diminution dans les pays développés ainsi que ceux d’Europe de l’Est et d’Asie centrale occidentale. En revanche, une augmentation pourrait être constatée en Afrique, ailleurs en Asie, dans les pays en développement du Pacifique, d’Amérique latine, des Caraïbes, et du Moyen-Orient.
 
 
 
 
 
 
 



A la recherche de partenaires pour vos projets hydrogène ?
Bureaux d'étude, motoristes, opérateurs, fabricants, organismes de formation... retrouvez tous les acteurs de l'hydrogène dans notre marketplace.
Découvrir la marketplace



Vous avez aimé cet article ? Ne manquez pas les suivants en vous abonnant à H2 Mobile sur Google News ou en nous suivant sur Linkedin.
Annonces