Dans cette ville de Corée, plus de 10 % des bus à hydrogène ont des problèmes de fuites

Dans cette ville de Corée, plus de 10 % des bus à hydrogène ont des problèmes de fuites
Suite à un grave accident survenu fin 2024 sur un bus à hydrogène, la ville de Jeonju a mené une inspection de sécurité spéciale sur l’intégralité de sa flotte. Selon les premiers résultats, un peu plus de 10 % des bus inspectés ont des problèmes de fuite.

Souvenez-vous ! Fin 2024, juste avant les fêtes, un bus à hydrogène de la marque Hyundai explosait soudainement dans la ville de Chungju, en Corée du Sud, faisant plusieurs blessés. Localisée à l’arrière du véhicule, là où siège la pile à combustible, la déflagration n’avait pas touché les réservoirs. Si la Chungju a immédiatement mis à l'arrêt l'intégralité de sa flotte, le temps de l'enquête, l'accident a inquiété bon nombre de collectivités équipées du même modèle. C’est le cas à Jeonju, ville du centre du pays, qui a pris l’initiative de contrôler sa flotte pour rassurer ses usagers.

Des problèmes de serrage

Après une réunion d’urgence avec Hyundai Motor, les autorités de la collectivité ont mobilisé quatre équipes de techniciens pour inspecter l’intégralité de la flotte en circulation, soit 147 bus à hydrogène. Lors de l’opération, une attention particulière a été portée à la ligne d’alimentation en hydrogène.

« Lors des vérifications, il a été constaté que les boulons reliant cette ligne présentaient un léger desserrement par rapport aux normes de serrage » rapportent les médias sud-coréens qui évoquent des fuites en quantité infime.  Au total, 17 bus, soit 11,5 % des 147 modèles inspectés, ont nécessité une intervention immédiate. Par ailleurs, des défauts mineurs ont été relevés sur 3 bus au niveau des unités de contrôle électronique (ECU). Des mesures correctives ont également été appliquées.


Vers un renforcement des protocoles de sécurité

À la suite de cette inspection, Jeonju a annoncé la rédaction conjointe avec Hyundai Motor d’un manuel de maintenance précis pour les bus à hydrogène, incluant des directives sur les cycles et méthodes de contrôle. La ville prévoit également de former les équipes de maintenance des compagnies de transport afin d’améliorer leurs compétences en matière d’entretien des bus à hydrogène.

Dans le cadre de cette démarche, un accord de coopération sera signé entre la ville, les compagnies de transport et le constructeur pour instaurer un système de contrôle de sécurité permanent.

À dupliquer en France ?

La sécurité reste un enjeu crucial pour la filière hydrogène qui aurait tout à perdre si un incident du même type que celui survenu sur le GPL venait à se produire. Suite à l’incendie des bus hydrogène de Belfort, un expert pointait déjà la faiblesse de certaines normes à l’industrialisation.

Les inspections sont un autre point de vigilance et il y a sans doute des choses à faire en se calquant sur ce qui est déjà pratiqué sur les bus fonctionnant au gaz naturel (GNC). Ces derniers sont soumis à ce qui est appelé un contrôle CID qui consiste à inspecter à intervalles réguliers l’intégralité du circuit. Une façon de s’assurer que certaines pièces n’aient pas bougé en cours d’utilisation.



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