Mantle8 : la start-up française qui traque l'hydrogène naturel

Ambitionnant d'identifier 10 millions de tonnes d'hydrogène naturel d'ici à la fin de la décennie, la start-up grenobloise Mantle8 a bouclé un tour de table de 3,4 millions d’euros. 
 
Fondée en 2024, Mantle8 s’appuie sur une expertise géologique avancée pour localiser des gisements d’hydrogène naturel. Son objectif est de réduire le coût d’extraction de l’hydrogène naturel à 0,80 €/kg d'ici à 2028, un niveau bien inférieur aux coûts de l’hydrogène vert.
 
Pour financer ses premiers projets, Mantle8 a levé 3,4 millions d’euros. Parmi les investisseurs figure notamment le fonds Breakthrough Energy Ventures, soutenu par Bill Gates. Cette somme doit permettre à la startup de renforcer son équipe, actuellement composée de huit personnes, et à lancer un premier projet pilote en France dans les mois à venir.
 

Une méthode d'exploration unique

Contrairement aux approches empiriques qui reposent sur des indices de surface ou des forages expérimentaux, Mantle8 mise sur une méthode combinant géophysique, géochimie et données sismiques pour cartographier les zones où les conditions géologiques sont favorables à la présence d’hydrogène.
 
«?Notre approche scientifique représente un changement de paradigme dans l’exploration de l’hydrogène?», affirme Emmanuel Masini, PDG de l’entreprise. L’enjeu est non seulement de localiser les gisements, mais aussi d’en quantifier précisément le potentiel. Selon Mantle8, cette technologie permettrait de diviser par deux le temps de développement des projets, réduisant ainsi les coûts d’exploration.


 

Un développement accéléré d’ici 2030

Mantle8 ambitionne de cartographier 10 millions de tonnes d’hydrogène naturel d’ici 2030. Pour y parvenir, l’entreprise prévoit d’exploiter un volume massif de données, notamment en Europe, où l’exploration minière et pétrolière a déjà généré des bases d’information précieuses.

Une partie des fonds levés sera dédiée au renforcement du pôle R&D et au doublement des effectifs d’ici fin 2025. Une nouvelle levée de fonds est d’ores et déjà envisagée pour cette échéance, afin de financer les prochaines étapes, notamment l’obtention de permis d’exploration en Europe et le démarrage de la production dès 2028.