Réseau hydrogène : l'Algérie accélère pour connecter l'Europe

Réseau hydrogène : l'Algérie accélère pour connecter l'Europe
Les entreprises publiques algériennes Sonatrach et Sonelgaz ont signé un protocole d'accord avec un consortium de sociétés européennes pour étudier la faisabilité d'un nouveau réseau de pipelines visant à transporter l’hydrogène vert entre l’Algérie et l’Europe.
 
Pour démocratiser les différents usages de l’hydrogène, les infrastructures de transport jouent un rôle clé. Alors que l’Allemagne a récemment confirmé la création de son réseau central hydrogène, l’Algérie vient de se rapprocher de plusieurs entreprises européennes afin d’étudier la mise en place d’un pipeline jusqu’en Europe.
 
Conclu mi-octobre, l’accord associe les entreprises publiques algériennes Sonatrach et Sonelgaz à plusieurs groupes européens parmi lesquels figurent l’opérateur italien Snam, SeaCorridor (une coentreprise de Snam avec Eni), la société énergétique allemande VNG, ainsi que le fournisseur autrichien d’électricité Verbund. En pratique, l’accord vise à lancer des études préalables pour la production à grande échelle d’hydrogène vert en Algérie et pour l’établissement d’un réseau de pipelines destiné à son exportation vers le continent européen.
 

Le projet South2 Corridor pour pierre angulaire

L’accord vise notamment à inclure l’Algérie au sein du projet « SoutH2 corridor ». Visant à relier les pays d’Afrique du Nord à l’Europe sur 3300 km reliant l’Afrique du Nord, ce dernier partirait de la Tunisie pour rejoindre la Sicile puis l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne.



 
Le corridor « SoutH2 » devrait être pleinement opérationnel d'ici à 2030. Il sera capable de transporter jusqu’à quatre millions de tonnes d’hydrogène vert par an depuis les différents pays d’Afrique du Nord, couvrant 40 % de l’objectif de l’UE en matière d’importation d’hydrogène à horizon 2030. 70 % de ce nouveau réseau devrait reposer sur la réutilisation de pipelines gaziers existants qui seront reconvertis pour acheminer l’hydrogène.
 
Pour l'Algérie, ce projet représente une opportunité de diversifier ses exportations énergétiques, au-delà du gaz naturel qu’elle fournit déjà à l’Europe via les pipelines Medgaz et Transmed. Dans une feuille de route présentée début 2023, le gouvernement algérien a indiqué vouloir satisfaire 10 % de la demande européenne en hydrogène d'ici à 2040, en produisant à la fois de l’hydrogène bleu à partir du gaz naturel et de l’hydrogène vert à partir d’énergies renouvelables.
 
L’Allemagne déjà positionnée
Misant fortement sur les importations pour tenir ses objectifs de décarbonation, l’Allemagne a déjà promis un financement de 20 millions d’euros pour la construction d’une centrale pilote de production d’hydrogène vert de 50 MW à Arzew, à une cinquantaine de kilomètres à l'est d'Oran. 
 
 


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