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En Allemagne, la Cour des comptes étrille la stratégie hydrogène du gouvernement
Malgré plusieurs milliards d’euros investis, l’Allemagne n’atteint pas ses objectifs en matière d’hydrogène, selon un rapport officiel publié par la Cour fédérale des Comptes allemande qui appelle le gouvernement à revoir sa stratégie.
Après la Cour des comptes française, c’est au tour de son homologue allemand, le Bundesrechnungshof, de pointer les failles de la stratégie nationale sur l’hydrogène. Dans un rapport spécial publié fin octobre, l’institution dénonce des retards majeurs dans le développement de la filière.
« Malgré des milliards de subventions, le gouvernement allemand ne parvient pas à atteindre ses objectifs ambitieux de développement de l'hydrogène. L'offre et la demande sont nettement inférieures aux prévisions », a déclaré Kay Scheller, le président de la Cour.
Elément clé de la stratégie allemande, le développement du réseau central hydrogène est également jugé trop ambitieux au regard des besoins réels. « Durant la phase de montée en puissance, les opérateurs de ce réseau seront financés en partie par un prêt garanti par l'État, et non par les usagers. Ce prêt est censé être remboursé ultérieurement grâce aux excédents de recettes liés à la redevance hydrogène. Toutefois, ce remboursement est conditionné par un nombre suffisant d'usagers raccordés au réseau. En cas d'échec du déploiement de l'économie de l'hydrogène, ce mécanisme de financement pourrait engendrer un surcoût de plusieurs dizaines de milliards d'euros pour le budget fédéral » alerte le rapport.
Selon le rapport, les coûts pour compenser l’écart de prix entre l’hydrogène et le gaz naturel pourraient représenter entre 3 et 25 milliards d'euros pour le budget fédéral d'ici 2030.
« Le gouvernement fédéral doit examiner la contribution que l'économie de l'hydrogène peut réellement apporter à la transition énergétique. Le développement de l'offre, de la demande et des infrastructures doit être mené de concert, sans pour autant peser lourdement sur le budget fédéral » conclut Bernhard Ehmann, chef de département au sein de la Cour fédérale des Comptes.
Après la Cour des comptes française, c’est au tour de son homologue allemand, le Bundesrechnungshof, de pointer les failles de la stratégie nationale sur l’hydrogène. Dans un rapport spécial publié fin octobre, l’institution dénonce des retards majeurs dans le développement de la filière.
Des investissements massifs, des résultats insuffisants
Pour soutenir sa stratégie hydrogène, le gouvernement allemand a engagé plus de 7 milliards d’euros, principalement entre 2024 et 2025. Alors que le pays souhaite atteindre la neutralité carbone en 2045, l’hydrogène vert est censé jouer un rôle central, notamment dans les secteurs difficiles à électrifier comme la sidérurgie.« Malgré des milliards de subventions, le gouvernement allemand ne parvient pas à atteindre ses objectifs ambitieux de développement de l'hydrogène. L'offre et la demande sont nettement inférieures aux prévisions », a déclaré Kay Scheller, le président de la Cour.
Une stratégie déconnectée du terrain
Le rapport souligne que les volumes de production nationale d’hydrogène vert ne permettront pas d’atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2030. Les importations prévues, censées couvrir la moitié des besoins, ne seront pas non plus suffisantes. Du côté de la demande, les incitations n’ont pas généré l’essor attendu, notamment dans la sidérurgie.Elément clé de la stratégie allemande, le développement du réseau central hydrogène est également jugé trop ambitieux au regard des besoins réels. « Durant la phase de montée en puissance, les opérateurs de ce réseau seront financés en partie par un prêt garanti par l'État, et non par les usagers. Ce prêt est censé être remboursé ultérieurement grâce aux excédents de recettes liés à la redevance hydrogène. Toutefois, ce remboursement est conditionné par un nombre suffisant d'usagers raccordés au réseau. En cas d'échec du déploiement de l'économie de l'hydrogène, ce mécanisme de financement pourrait engendrer un surcoût de plusieurs dizaines de milliards d'euros pour le budget fédéral » alerte le rapport.
Des impacts économiques préoccupants
La compétitivité de l’hydrogène vert reste problématique. « Tant que l'hydrogène ne deviendra pas compétitif en termes de prix, le maintien des subventions publiques risque d'exercer une pression supplémentaire sur les finances publiques, déjà mises à rude épreuve » avertit le Président de la Cour fédérale des comptes.Selon le rapport, les coûts pour compenser l’écart de prix entre l’hydrogène et le gaz naturel pourraient représenter entre 3 et 25 milliards d'euros pour le budget fédéral d'ici 2030.
Appel à une révision stratégique
La Cour des comptes appelle à un réexamen complet de la stratégie hydrogène. Elle recommande de mieux synchroniser production, consommation et infrastructures, tout en évaluant si une stratégie sans subvention permanente est réaliste. Un plan B est même évoqué, pour atteindre les objectifs climatiques sans dépendre entièrement de l’hydrogène.« Le gouvernement fédéral doit examiner la contribution que l'économie de l'hydrogène peut réellement apporter à la transition énergétique. Le développement de l'offre, de la demande et des infrastructures doit être mené de concert, sans pour autant peser lourdement sur le budget fédéral » conclut Bernhard Ehmann, chef de département au sein de la Cour fédérale des Comptes.
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