Hydrogène naturel
Hydrogène naturel : et si la France détenait le plus gros gisement au monde ?
Mis à jour le 05.03.2024 à 13:39
Selon les chercheurs, le sous-sol lorrain pourrait contenir jusqu’à 46 millions de tonnes d’hydrogène blanc. Un gisement colossal qui équivaudrait à plus de la moitié de la production mondiale actuelle.
La France sera-t-elle un géant de l’hydrogène blanc ? C’est ce que laisse à penser plusieurs scientifiques. Alors qu’Emmanuel Macron a récemment déclaré vouloir accélérer l’exploration de l’hydrogène naturel, des scientifiques annoncent avoir trouvé en Lorraine ce qui pourrait être le plus gros gisement au monde.
C’est en sondant le sous-sol de la commune de Folschviller, dans le département de la Moselle, que le gisement aurait été trouvé. C’est ce qu’ont affirmé Philippe De Donato et Jacques Pironon, directeur de recherche au laboratoire GeoRessources de l'Université de Lorraine et au CNRS, sur le plateau de France 3 Lorraine.
« L’hydrogène était présent en forte proportion et sa concentration augmentait avec la profondeur pour atteindre 20 % à 1 250 mètres de profondeur. De telles proportions nous permettent désormais de considérer qu’à 3.000 mètres de profondeur, la teneur en hydrogène pourrait dépasser 90 %, d’après nos modélisations » chiffraient-ils dans un article publié à la fin du mois d’août.
La manne serait conséquente puisque le gisement lorrain pourrait contenir 46 millions de tonnes d’hydrogène naturel. A titre de comparaison, l’ambition européenne est d’atteindre 10 millions de tonnes d’ hydrogène vert à horizon 2030.
Alors que le projet initial, baptisé REGALOR, arrivera à son terme en fin d’année, un REGALOR II sera prochainement engagé. Mené en collaboration avec la Française de l’Energie, celui-ci devrait débuter en avril 2024 pour une durée de trois ans et permettra de mesurer plus finement les gisements et les différents process d’exploitation. Autant dire que l’extraction n’est pas encore pour tout de suite…
La France sera-t-elle un géant de l’hydrogène blanc ? C’est ce que laisse à penser plusieurs scientifiques. Alors qu’Emmanuel Macron a récemment déclaré vouloir accélérer l’exploration de l’hydrogène naturel, des scientifiques annoncent avoir trouvé en Lorraine ce qui pourrait être le plus gros gisement au monde.
C’est en sondant le sous-sol de la commune de Folschviller, dans le département de la Moselle, que le gisement aurait été trouvé. C’est ce qu’ont affirmé Philippe De Donato et Jacques Pironon, directeur de recherche au laboratoire GeoRessources de l'Université de Lorraine et au CNRS, sur le plateau de France 3 Lorraine.
Une découverte « par accident »
« Ce n’était pas cela que l’on cherchait » a reconnu Philippe de Donato. A l’origine, la mission des scientifiques confiées par la région était d’étudier de potentielles ressources en méthane en s’appuyant sur SysMoG, une sonde permettant d’explorer le sous-sol en profondeur.« L’hydrogène était présent en forte proportion et sa concentration augmentait avec la profondeur pour atteindre 20 % à 1 250 mètres de profondeur. De telles proportions nous permettent désormais de considérer qu’à 3.000 mètres de profondeur, la teneur en hydrogène pourrait dépasser 90 %, d’après nos modélisations » chiffraient-ils dans un article publié à la fin du mois d’août.
La manne serait conséquente puisque le gisement lorrain pourrait contenir 46 millions de tonnes d’hydrogène naturel. A titre de comparaison, l’ambition européenne est d’atteindre 10 millions de tonnes d’ hydrogène vert à horizon 2030.
Une ressource "quasi infinie"
Selon les chercheurs lorrains, la forte concentration d' hydrogène blanc en Lorraine s'expliquerait par la présence de molécules d'eau et de minéraux composés de carbonate de fer. Une fois entrés en contact, ces deux éléments génèrent des réactions d’oxydation du minéral et de réduction de l’eau, qui aboutissent à la production d’hydrogène (H2) et d’oxydes de fer. "Si cette hypothèse se confirme, cela impliquerait que cette production d’hydrogène, en plus d’être colossale et naturelle, pourrait donc être presque « renouvelable » car ces processus chimiques d’oxydation et de réduction demeurent rapides (de l’ordre de quelques semaines ou mois) et car la réserve de carbonate de fer dans le sous-sol lorrain est quasi infinie" estime les chercheurs.
Selon les chercheurs lorrains, la forte concentration d' hydrogène blanc en Lorraine s'expliquerait par la présence de molécules d'eau et de minéraux composés de carbonate de fer. Une fois entrés en contact, ces deux éléments génèrent des réactions d’oxydation du minéral et de réduction de l’eau, qui aboutissent à la production d’hydrogène (H2) et d’oxydes de fer. "Si cette hypothèse se confirme, cela impliquerait que cette production d’hydrogène, en plus d’être colossale et naturelle, pourrait donc être presque « renouvelable » car ces processus chimiques d’oxydation et de réduction demeurent rapides (de l’ordre de quelques semaines ou mois) et car la réserve de carbonate de fer dans le sous-sol lorrain est quasi infinie" estime les chercheurs.
La sonde SysMoG a permis d’analyser les gaz dissous dans l’eau dans les formations géologiques jusqu’à 1200 mètres de profondeur, le tout à partir d'un puits de seulement 6 centimètres de diamètre
Des hypothèses à confirmer
Si le potentiel semble gigantesque, les scientifiques invitent à la prudence. D’autres projets devront être menés pour mesurer le gisement lorrain et surtout définir les procédés nécessaires à son extraction. « Il n’a pas les caractéristiques d’un gisement de gaz ou de pétrole. Ici, l’hydrogène est dissous dans l’eau, qui est sous nos pieds. Il nous faut inventer de nouveaux systèmes pour l'exploiter ", a expliqué Jacques Pironon.Alors que le projet initial, baptisé REGALOR, arrivera à son terme en fin d’année, un REGALOR II sera prochainement engagé. Mené en collaboration avec la Française de l’Energie, celui-ci devrait débuter en avril 2024 pour une durée de trois ans et permettra de mesurer plus finement les gisements et les différents process d’exploitation. Autant dire que l’extraction n’est pas encore pour tout de suite…
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