Hydrogène nucléaire : la France, l'Espagne et l'Allemagne sous tension

Hydrogène nucléaire : la France, l'Espagne et l'Allemagne sous tension
Le sujet de l'hydrogène d’origine nucléaire continue de diviser l’Europe. Alors que la France souhaite que l’hydrogène rose soit classé comme « vert » dans la future directive européenne sur les énergies renouvelables (RED III), l’ Allemagne et l’Espagne continuent de s’y opposer. Furieux, le gouvernement pourrait bloquer le projet de pipeline H2MED. 

Rien ne va plus entre la France, l’Espagne et l’Allemagne. Pourtant associés dans le cadre du projet de corridor H2MED, les trois pays continuent de s’opposer sur la question de l’hydrogène rose, produit à partir d’énergie nucléaire. Alors que la France souhaite son intégration au sein de la future directive RED III fixant les nouveaux objectifs de l’UE en matière d’énergies renouvelables, l’Allemagne et l’Espagne continuent de s’y opposer. 

« Ces négociations ne prennent pas une tournure satisfaisante », a déclaré il y a quelque jour la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. « Il ne serait pas compréhensible que l'Espagne et l'Allemagne portent des positions différentes à Bruxelles et ne tiennent pas leurs engagements », a-t-elle ajouté devant un nombre restreint de journalistes. 
 
Pour la France, l’hydrogène d’origine nucléaire est stratégique. Enoncé fin 2021 par Emmanuel Macron lors de la présentation du plan France 2030, il doit permettre de produire massivement de l’hydrogène sur la base du parc de centrales existant. Une façon de limiter le recours aux importations.


 

Des discussions sous haute tension  

Selon Paris, l’aval d’Emmanuel Macron au projet H2Med (également appelé BarMar), visant à relier l’Espagne et la France via un gigantesque pipeline qui devrait être prolongé jusqu’en Allemagne, était conditionné au fait aux engagements de Berlin et Madrid sur le nucléaire et l'hydrogène bas-carbone. Les deux pays s’en défendent.  
 
« L'hydrogène rose ne peut pas être renouvelable car le nucléaire n'est pas une énergie qui peut être considérée comme telle. C'est impossible », a déclaré à Reuters une source du gouvernement espagnol. Même son de cloche du côté de Berlin. « Je doute qu'il n’y ait jamais été une promesse formelle que l'hydrogène rouge serait accepté comme vert si le pipeline depuis l'Espagne était réalisé », a déclaré un responsable allemand au courant des négociations.
 
De son côté, la France pourrait continuer à faire pression sur ses deux partenaires en menaçant de bloquer le projet H2Med. La suite au prochain épisode…
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