Hydrogène rose : tout savoir sur l'hydrogène nucléaire

Hydrogène rose : tout savoir sur l'hydrogène nucléaire
Alternative à l'hydrogène vert, produit à partir d'énergies renouvelables, l'hydrogène rose définit de l’hydrogène produit à partir d’électricité d’origine nucléaire.

L'hydrogène rose, c'est quoi ?

L'hydrogène rose, également connu sous le nom d'hydrogène nucléaire, est un type d'hydrogène généré via l'électrolyse de l'eau en utilisant de l'électricité provenant de centrales nucléaires. L'hydrogène rose se distingue des autres types et couleurs d'hydrogène par la source d'énergie utilisée pour produire l'électricité nécessaire à l'électrolyse.

Les avantages de l'hydrogène nucléaire ?

L'un des avantages majeurs de l'hydrogène rose est sa capacité à réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO₂). Contrairement à l'hydrogène bleu, qui associe une production à partir de gaz naturel associé à une captation du CO2, l'hydrogène produit à partir d'énergie nucléaire émet beaucoup moins de CO2 au cours de ce processus. Cela signifie que l'électricité utilisée pour l'électrolyse de l'eau dans la production d'hydrogène rose provient d'une source pratiquement sans carbone. En conséquence, l'hydrogène rose est considéré comme ayant une empreinte carbone faible, ce qui le rend particulièrement attrayant et notamment dans les pays comme la France où la ressource nucléaire est importante.

Un autre avantage notable de l'hydrogène rose réside dans la stabilité de sa production. Les centrales nucléaires sont capables de fournir une production d'électricité stable et continue, indépendamment des conditions météorologiques ou de l'heure de la journée. Cela contraste fortement avec les sources d'énergie renouvelables, comme l'éolien et le solaire, dont l'intermittence pose problème dans la production d'hydrogène. En effet, les panneaux solaires ne produisent de l'électricité que lorsque le soleil brille, et les éoliennes ne fonctionnent que lorsque le vent souffle. En revanche, une centrale nucléaire peut fonctionner à pleine capacité jour et nuit, fournissant sans discontinuer une source d'énergie fiable et abondante pour la production d'hydrogène.

Sans opposition, l'hydrogène rose offre une complémentarité précieuse avec les énergies renouvelables. Son usage pourrait ainsi être utilisé pour palier l'intermittence à travers des systèmes de production "hybrides" à  la configuration plus résiliente. Ainsi, l'énergie nucléaire peut intervenir pour combler le déficit de production renouvelable pour garantir aux électrolyseurs une stabilité d'approvisionnement en électricité pour la production d'hydrogène bas-carbone. 
 
Un premier projet avec EDF au Royaume-Uni

EDF est l’un des premiers fournisseurs d’électricité à se lancer dans la production d’hydrogène rose. La firme souhaite se servir de la centrale nucléaire de Sizewell C, située dans le comté de Suffolk au sud-est de l'Angleterre, afin de produire de l'hydrogène rose. Cette installation, qui sera opérationnelle à partir de 2030 et qui permettra de complémenter les productions d'énergie solaire, éolienne et hydraulique du Royaume-Uni, sera dotée de deux réacteurs de 1600 mégawatts. La production de l'hydrogène rose s'effectuera grâce à une électricité électrolysée qui sera directement générée par la centrale nucléaire britannique.

Selon les estimations d'EDF, la procédure permettant de fabriquer cet hydrogène devrait être 10 % plus performante en raison de la chaleur résiduelle générée par la centrale. Si l'entreprise française parvient à obtenir l'autorisation du gouvernement anglais, cette installation nucléaire sera la première à fabriquer de l'hydrogène en Europe.

La production d'hydrogène rose ne s'effectuera cependant pas de façon continue. Lorsque les installations photovoltaïques, éoliennes et hydrauliques mises en place au Royaume-Uni produiront assez d'énergie pour répondre aux besoins du pays insulaire, l'électricité "bas-carbone" générée par la centrale de Sizewell C sera convertie via un électrolyseur en hydrogène propre nommé "rose". Le Royaume-Uni projetant de générer 5 GW d’hydrogène d'ici à 2030 pour propulser des navires et alimenter le chauffage domestique, ce projet d'EDF a donc de fortes chances d'être accepté.

Selon la NIA (Nuclear Industry Association ou "Association de l’Industrie Nucléaire" britannique), plus de 30 % de l’hydrogène du pays insulaire peut être généré par l'énergie atomique. Le Royaume-Uni n'est bien entendu pas le seul à s'intéresser à cette méthode. D'autres projets sont par exemple en cours de développement aux USA, au Canada et surtout en Russie, pays avec lequel EDF vient justement de signer un partenariat en avril 2021.

 



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