Incendie d'une station hydrogène en Norvège : que s'est-il passé ?

Incendie d'une station hydrogène en Norvège : que s'est-il passé ?
Survenu le 10 juin dernier, l’incendie d’une station à hydrogène Uno-X en Norvège relance le débat autour de la sécurité de la filière hydrogène. Fabricant de la station, Nel vient de fournir les premières explications quant aux circonstances de l’incident.

Largement relayée par la presse, l’explosion d’une station à hydrogène à Bærum, dans la banlieue d'Oslo, a créée d’importants remous dans la filière. Le groupe norvégien Nel, qui assure l’exploitation de la station d'Uno-X a ordonné la fermeture préventive d’une dizaine d’autres stations. Au Danemark, en Norvège mais aussi en Allemagne. Selon un porte-parole de H2 Mobility Deutschland interrogé par le journal Die Welt, quatre des 70 stations hydrogène allemandes ont ainsi fermé provisoirement leurs portes.

Les constructeurs ont également fait profil bas. En Norvège, Toyota et Hyundai ont suspendu temporairerement la vente de leurs modèles, proposant à leurs clients la mise à disposition d’un véhicule de location. Le temps que les stations soient réouvertes.



L’unité de stockage haute pression en cause

Selon les informations de l’enquête préliminaire réalisée par Gexcon, un cabinet spécialisé en securité, l’incident aurait commencé avec une fuite au niveau de l’unité de stockage à haute pression. Un « nuage » d’hydrogène se serait ensuite formé avant de s’embraser.
 
« Sur la base d’enquêtes complémentaires, nous pouvons affirmer avec certitude que la fuite a commencé dans l’unité de stockage à haute pression et nous menons actuellement des enquêtes pour comprendre les mécanismes détaillés de la fuite ainsi que les causes de l’allumage » a précisé Geirmund Vislie, Vice President Consulting de Gexcon. « Les réservoirs basse pression n'étaient ni la source de la fuite, ni la source de l'inflammation. Aucun réservoir n'a éclaté dans l'incident » complète le groupe norvégien.
 
En lien avec les autorités, Nel et Gexcon procèdent à présent à un examen externe de l'unité de stockage haute pression. Objectif : étudier chaque composant, qu’il s’agisse de ceux directement développés par Nel où conçus par des fournisseurs tiers. « Divers tests et analyses ont été lancés et se poursuivront jusqu'à ce que les parties comprennent clairement où et comment la fuite a commencé » précise le communiqué de Nel.


 

Un incident exceptionnel

S’il ravive cette « crainte de l’explosion » et rappelle les risques liés à l’ensemble des carburants gazeux, l’incident survenu en Norvège demeure exceptionnel. La filière n’est d’ailleurs pas la seule à avoir connu ce genre de problème. En septembre 2016, l’explosion en Allemagne d’un Touran au gaz naturel lors d’une procédure de ravitaillement avait entrainé la fermeture préventive de plusieurs dizaines de stations GNV à travers le pays.
 
Plus récemment, c’est une Tesla Model S qui a pris feu en Belgique lors d’une charge sur un Superchageur de la marque. Afin d’éviter toute nouvelle réaction chimique de la batterie susceptible de faire redémarrer l'incendie, les secours avaient dû immerger la voiture dans un bassin d’eau.



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