BP s'intéresse à l'Egypte pour produire de l'hydrogène vert

BP s'intéresse à l'Egypte pour produire de l'hydrogène vert
Source : BP.com
Parmi les 5 moteurs de croissance identifiés par la compagnie britannique BP, l’hydrogène, bleu ou vert, prend une place majeure. L’entreprise plus que centenaire s’active pour cela à trouver des sites intéressants à travers le monde. L’Egypte, où elle investit depuis une soixantaine d’années, fait partie de ses options privilégiées.
 
Il n’a pas échappé à BP que l’Egypte s’inscrit comme un pays pionnier sur le continent africain dans la production d’hydrogène vert. Une première usine est ici en train de se mettre en route. Elle devrait à terme produire jusqu’à 15 000 tonnes de ce gaz à exploiter pour obtenir de l’ammoniac, avec un volume annuel de l’ordre de 90 000 tonnes. Pour cela, une capacité de 100 MW d’électrolyse recevra l’électricité de 260 MW de centrales solaires et éoliennes. A travers le projet baptisé « Green Fuel Alliance », EDF Renewables compte faire encore bien davantage avec plus de 2 GW de capacités d’énergies en provenance du vent et du soleil. Il s’agira d’alimenter cette fois-ci un électrolyseur de 700 MW avec l’objectif de produire à terme 80 000 tonnes d’hydrogène à l’année d'ici à 2030, avec un palier à 22 000 tonnes 4 ans plus tôt. BP pourrait donc compléter cette liste naissante en ajoutant un ou plusieurs complexes supplémentaires en profitant d’une certaine manière de l’avance prise par les premiers programmes.
 

Des sites à identifier

Le protocole d’accord pour une potentielle nouvelle installation de production d' hydrogène vert dans le pays a été signé par le pétrolier-énergéticien, l’autorité égyptienne des énergies nouvelles et renouvelables (NREA), la société égyptienne de transport d’électricité (EETC), l’autorité générale de la zone économique du canal de Suez (SCZone) et le fonds souverain égyptien pour l’investissement et le développement (TSFE). Concrètement, BP devra réaliser sur le terrain plusieurs études afin d’évaluer la faisabilité technique et commerciale d’une nouvelle implantation.

Elle prendrait la forme d’un hub d’exportation d’hydrogène vert à grande échelle depuis l’Egypte. Seront pour cela identifiés en amont les meilleurs emplacements à fort potentiel du pays pouvant recevoir d’importantes quantités d’électrolyse en couplage avec une production suffisante d’électricité obtenue de sources renouvelables.
 

70 % de tout le gaz égyptien

Vice-présidente chez BP pour l’énergie à faible émission de carbone, Anja-Isabel Dotzenrath justifie la position de son entreprise avec l’Egypte par « une longue histoire » dans le pays, le « rôle important de BP dans l’industrie énergétique » du territoire, et « les ressources énergétiques renouvelables de classe mondiale » présente sur place. Le pétrolier-énergéticien a déjà investi plus de 35 milliards de dollars (environ 33 millions d’euros selon la cotation du 12 décembre 2022) dans le pays en près de 60 ans. Pour exemple, l’entreprise est impliquée nationalement dans de nombreux programmes gaziers, notamment dans le delta du Nil. Ainsi avec, sur le flanc occidental, une production qui tourne actuellement à 25,5 millions de m3 de gaz et 27 000 barils de condensat par jour.

A l’Est, BP opère à travers sa coentreprise Pharaonic Petroleum Company pour des volumes moindres mais qui restent importants : 12,8 millions de m3 de gaz et 10 000 barils de condensat par jour. Globalement, en comptant ses partenariats, la compagnie fondée en 1909 participe à la hauteur de 70 % à toute la production de gaz égyptien. Il s’agit de gaz naturel, de propane et de GPL. L’hydrogène s’ajouterait alors tout naturellement à cette liste.
 

Plaque tournante de l’énergie verte

Du côté du fonds souverain égyptien pour l’investissement et le développement, son directeur général Ayman Soliman s’appuie sur les travaux de la COP27 pour valider le protocole d’accord : « La transition vers un système énergétique bas-carbone n’est plus une option mais une nécessité ».

A travers ces différents programmes pour la production d’hydrogène vert, le pays se voit devenir « une plaque tournante régionale [NDLR : Pour l’Afrique] de l’énergie verte ». Promettant d’offrir des conditions idéales pour exporter les importants volumes produits sur place, les autorités égyptiennes appellent les investisseurs qui s’intéressent aux énergies renouvelables à participer concrètement aux futurs projets.

 

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