Comment l'armée indienne compte exploiter l'hydrogène vert

Mis à jour le 02.11.2024 à 12:45
Comment l'armée indienne compte exploiter l'hydrogène vert
Source : Unsplash
Le producteur indien d'électricité NTPC s'est associé à l'armée indienne pour construire un ensemble électrolyseur – pile à combustible, alimenté par des panneaux solaires, dans la région montagneuse du Ladakh. Destinée au poste militaire avancé de Chushul, l’électricité produite permettra de supprimer de vieux générateurs diesel qui, jusqu’alors, alimentaient cette base située hors réseau.
 
Le Ladakh est un territoire, sous gouvernement indien, qui fait l'objet d'un différend avec le Pakistan et la Chine. La situation extrêmement tendue (un affrontement avec les troupes chinoises en 2020 a entraîné la mort d’au moins 20 soldats indiens et quatre soldats chinois) contraint l’Inde à y maintenir une présence militaire importante, notamment dans le village de Chushul.
 
Si sa proximité immédiate de la frontière chinoise en fait un lieu stratégique, son isolement pose un certain nombre de problèmes au gouvernement de New-Delhi ; notamment pour son alimentation électrique. Jusqu’alors seuls des générateurs diesels, avec les difficultés d’approvisionnement afférentes, permettait de fournir l’électricité nécessaire aux unités stationnées.
 

Cette centrale fonctionnant à l’hydrogène vert remplacera les générateurs diesel

En remplacement des générateurs antédiluviens, la société indienne NTPC va construire une station fonctionnant à l’hydrogène vert. Grâce aux 3,2 MW de panneaux solaires qui vont être couplés à une batterie de 0,3 MW/1,2 MWh et à un électrolyseur PEM de 1 MW, la fiabilité de ce micro-réseau va être renforcée.
 
Lorsque les panneaux solaires et la batterie ne pourront pas fournir suffisamment d’énergie, l’hydrogène vert produit et stocké en période de moindre demande électrique permettra d’alimenter une pile à combustible de 200 kW. Ainsi équipée, la base militaire de Chushul, sera totalement autonome en électricité et ne sera plus tributaire de la circulation des convois de ravitaillement en gasoil.
 
Ce projet est un challenge pour NTPC, qui construira l’ensemble de l’installation et qui s’est engagée à assurer sa maintenance opérationnelle pendant 25 ans. En effet, avec des températures hivernales de moins 30°C et des conditions météos qui peuvent être épouvantables, compte tenu de l’altitude (4 400 mètres), l’opérateur va devoir renforcer les mesures de protection de son équipement.
 
Ce qui ne semble pas l’inquiéter outre mesure puisque pour lui ce type d’installation « ce micro-réseau solaire-hydrogène est destiné à remplacer tous les générateurs diesel existants actuellement utilisés dans les sites de l'armée hors réseau ».

 



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