Produit à partir d'hydrogène, ce e-carburant est 100 fois plus cher que l'essence (mais cela devrait changer)

Mis à jour le 24.03.2024 à 16:59
Produit à partir d'hydrogène, ce e-carburant est 100 fois plus cher que l'essence (mais cela devrait changer)
Aujourd'hui hors de prix, la production d'essence synthétique à partir d' hydrogène vert et de dioxyde de carbone capturé dans l'atmosphère pourrait chuter de 53,80 euros par litre à 1 euro. C'est ce que révèle un récent rapport rédigé par L'Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique.

Subventionnée par le gouvernement allemand, l'organisation indique que l'e-carburant produit au sud du Chili dans le cadre du projet pilote Haru Oni, est ainsi 100 fois plus cher que l'essence fossile, dont le prix de gros s'élève à environ 0,50 euro par litre.

D'une valeur de 74 millions de dollars, le projet Haru Oni de HIF Global a débuté sa production d'e-carburant au mois de décembre 2022. Pour ce faire, il utilise 3,4 mégawatts d'énergie éolienne et un électrolyseur de 1,2 mégawatt pour générer de l'hydrogène vert avant de le convertir en carburant via un procédé nommé "Fischer-Tropsch". Le projet vise une capacité de production de 130 000 litres d'essence synthétique par an.



Vers des e-carburants à 1 €/litre

"Lorsque les e-carburants seront produits à échelle industrielle via un captage direct de l'air, leur coût s'élèvera à environ 2 euros le litre", précise le rapport qui se veut rassurant. "Des coûts de production inférieurs à 1 euro par litre sont même envisageables sur le long terme."

Le calendrier des réductions de coûts demeure cependant flou. Ces baisses sont en effet dépendantes de la vitesse de la montée en puissance du marché international des e-carburants et de la diminution des coûts de la technologie de captage direct de l'air. 

Selon les auteurs du rapport, les biocarburants dérivés de l'électricité peuvent jouer un rôle important dans les programmes de décarbonisation de l'Union européenne, particulièrement dans l'aéronautique. En Allemagne, Le gouvernement fédéral prévoit un quota de 2 % d'e-kérosène pour alimenter les avions allemands d'ici à 2030. De son côté, la Commission européenne a fixé un quota de 0,7 % d'e-kérosène en 2030, puis de 5 % en 2035.

"Ces quotas sont des leviers politiques qui peuvent créer une demande sûre et accélérer le développement des e-carburants", conclut l'Institut de recherche de Potsdam.

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