Résultats McPhy Energy 2024 : le fabricant d'électrolyseurs est au plus mal

Résultats McPhy Energy 2024 : le fabricant d'électrolyseurs est au plus mal
Malgré un carnet de commandes solide, le fabricant d’électrolyseurs McPhy voit sa trésorerie s’amenuiser dangereusement. Une situation qui inquiète les analystes.

Dix ans après son entrée en Bourse, McPhy traverse une période financière particulièrement délicate. L’entreprise, qui avait déjà alerté sur la complexité de sa situation il y a quelques semaines, a enregistré une perte nette de 74,1 millions d’euros en 2024, contre 47,4 millions un an plus tôt. Au 31 décembre, la trésorerie de McPhy s’élevait à 39,6 millions d’euros. D’après les prévisions du groupe, cela ne lui permettrait de poursuivre ses activités que jusqu’à la fin du premier semestre 2025. En intégrant certains versements conditionnels (aide publique IPCEI et paiement par Atawey suite à la reprise de l’activité station H2), l’horizon pourrait être prolongé jusqu’à la fin du troisième trimestre.

Dans son communiqué, le groupe évoque « une incertitude significative sur la continuité d’exploitation » et indique être « en recherche active de solutions qui lui permettraient de poursuivre tout ou partie de ses activités après cette date ».



Un recentrage stratégique sur les électrolyseurs

McPhy a cédé en juillet 2024 son activité stations de recharge à Atawey, ce qui a entraîné le transfert de 43 salariés. Cette opération, combinée à d’autres ajustements, a permis de stabiliser les charges d’exploitation. L’EBITDA reste toutefois négatif, à -43,5 millions d’euros.

La société mise désormais sur sa Gigafactory de Belfort et le développement de son électrolyseur XL. L’activité électrolyseurs, désormais cœur de métier, a généré 15,8 millions d’euros, en hausse de 15 % par rapport à 2023. Elle représente 92 % du chiffre d’affaires de l’entreprise.

Des commandes dynamiques, mais insuffisantes à court terme

En 2024, McPhy a doublé ses prises de commandes, atteignant 28,1 millions d’euros. Parmi les projets clés figurent un électrolyseur de 16 MW pour le projet CEOG en Guyane, deux électrolyseurs pour Hype, et une usine pilote en Allemagne avec l’indusriel ArcelorMittal. Le carnet de commandes global s’établit à 29,8 millions d’euros, dont 23,7 millions pour les seuls électrolyseurs. La société se félicite de sa participation à des projets structurants, comme « Rouen Vallée Hydrogène », le partenariat renforcé avec l’indien L&T, ou encore le contrat signé avec le suédois AAK.

Malgré ces efforts, les analystes restent prudents. La perte de valeur des obligations détenues dans Hype et Atawey, ainsi que la moins-value liée à la cession des stations, ont contribué à alourdir les comptes. La valorisation boursière de McPhy reste très dégradée. En chute libre, son action se situe aujourd'hui à 35 centimes, contre 5.10 euros lors de son introduction en 2014.

L'action McPhy est au plus bas


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