Interview
Camion hydrogène : comment Hyliko compte séduire les transporteurs avec son offre clé en main
Hyliko se présente comme une plateforme de services qui propose aux transporteurs la location d’un poids lourd et sa maintenance, le carburant hydrogène et l’obtention de crédits carbone. Une offre clé-en-main qui met en avant plus que la neutralité carbone : l’empreinte carbone négative. Pour comprendre comment ça marche, nous avons rencontré Ovarith Troeung, le CEO de Hyliko.
Quelle est la genèse de la création d’Hyliko ?
Ovarith Troeung : C’est Florent Bergeret, Responsable de la stratégie du fonds d’investissement Kouros, qui a imaginé le projet. Il est parti du constat qu’il est difficile de réduire les émissions du secteur du transport routier de marchandises. Kouros investit dans la filière hydrogène et technologique en France et connaît bien la problématique des transporteurs : c’est celle de l’œuf et de la poule. Les acteurs ne veulent pas investir dans un camion à hydrogène s’il n’y a pas d‘infrastructures d’avitaillement, et personne ne veut créer de stations si la demande en hydrogène n’est pas là.
Alors Florent Bergeret a conçu cette offre clé-en-main qui permet au transporteur de s’affranchir des questions opérationnelles : on met à sa disposition un poids lourd à pile à combustible à hydrogène et son financement, que l’on associe à la fourniture d’hydrogène par un réseau de stations financées par Hyliko. Grâce au leasing, le risque technologique est confié à Hyliko, et le client peut profiter d’une flotte décarbonée à empreinte négative.
Qu’est-ce que ça veut dire, un hydrogène à empreinte carbone négative ?
O.T. : Pour créer l’hydrogène carburant, on utilise le procédé de thermolyse de biomasse par pyrolyse : on collecte des résidus de bois dans des exploitations forestières, qu’on chauffe à 500°C en l’absence de CO2. De cette réaction chimique, des gaz se créent : l’hydrogène, que l’on récupère, et le carbone, qui est séquestré sous la forme d’un charbon végétal, le biochar. Celui-ci est collecté à la fin du procédé, et livré à des clients du monde de l'agriculture, car il est très recherché pour améliorer la qualité des sols. Ce procédé de séquestration du carbone est reconnu par les grands organismes de certification comme un moyen de lutter contre le réchauffement climatique.
Chaque année, nous serons audités afin de certifier le procédé, sa production et sa destination d’usage, ce qui nous permettra d’obtenir des crédits carbone. Hyliko a décidé de transférer ces crédits à ses clients transporteurs.
En résumé, en utilisant Hyliko, les chargeurs évitent les émissions de gaz à effet de serre (car l’hydrogène ne rejette que de l’eau) et participent à la séquestration de CO2. Ils voient donc leur bilan carbone diminuer.
Pourquoi Hyliko permet-elle aux transporteurs de faire baisser leur bilan carbone plus rapidement qu’une autre solution décarbonée ?
O.T. : On estime que nos clients atteignent la neutralité carbone en ne remplaçant qu’un véhicule sur deux par un véhicule Hyliko, parce que ce carbone négatif se soustrait de leurs émissions de CO2. Ce qui fait d’Hyliko la solution la plus rapide et efficace pour décarboner une flotte.
Qui sont vos premiers clients ?
O.T. : Nous accompagnons déjà l’entreprise Point.P pour convertir leur flotte de transport de matériaux de construction avec un tracteur 44 tonnes et un porteur 26 tonnes avec plateau-grue. La société de transports BERT&YOU nous a également passé commande pour un porteur à hydrogène. Ces deux clients seront livrés dans le courant du quatrième trimestre de 2023, et d’autres entreprises sont intéressées par l’offre d’Hyliko.
Qui vous a accompagné dans la fabrication des camions à hydrogène ?
O.T. : Notre camion à pile à combustible utilisant de l’hydrogène a été développé en partenariat avec GreenGT qui nous a fait profiter de son expérience et a fourni les groupes motopropulseurs des camions. Plastic Omnium fournira les réservoirs, ce qui permettra au camion Hyliko d’être à l’état de l’art, et le plus performant possible. Nos véhicules à pile à combustible pourront embarquer jusqu’à 40 kg d’hydrogène à 350 bars. Avant de passer aux 700 bars, nous attendons que les standards soient bien établis pour l’usage des poids lourds.
Où vont se situer les stations d’hydrogène Hyliko ?
O.T. : Nous travaillons à développer un réseau de stations qui combinent production d’hydrogène par thermolyse de biomasse et distribution, sur un même lieu. Pour cela, nous nous approvisionnerons en biomasse dans un rayon de 100 km autour des stations. Nous recherchons des sites situés au cœur ou à proximité des parcs logistiques, afin d’être au plus près des clients, tout en nous attachant à compléter le maillage existant.
Notre première station ouvrira en Région Parisienne au deuxième semestre 2023, et nous développerons les prochains sites d’approvisionnement autour de nos futurs clients.
Quels-sont les prochains objectifs d’Hyliko ?
O.T. : Pour l’instant, nous sommes concentrés sur la livraison des premiers clients dans un an. L’ambition d’Hyliko à horizon 2030 est de représenter 10 % du marché du poids lourd à hydrogène.
D’après les estimations, le réseau d’avitaillement français devrait atteindre les 2 500 stations en 2030 ; Hyliko pourrait en représenter une centaine. Nous avons à cœur de nous positionner comme une alternative de qualité au diesel, car nous avons la conviction que c’est le mix énergétique qui comblera les besoins de tous les transporteurs.
Quelle est la genèse de la création d’Hyliko ?
Ovarith Troeung : C’est Florent Bergeret, Responsable de la stratégie du fonds d’investissement Kouros, qui a imaginé le projet. Il est parti du constat qu’il est difficile de réduire les émissions du secteur du transport routier de marchandises. Kouros investit dans la filière hydrogène et technologique en France et connaît bien la problématique des transporteurs : c’est celle de l’œuf et de la poule. Les acteurs ne veulent pas investir dans un camion à hydrogène s’il n’y a pas d‘infrastructures d’avitaillement, et personne ne veut créer de stations si la demande en hydrogène n’est pas là.
Alors Florent Bergeret a conçu cette offre clé-en-main qui permet au transporteur de s’affranchir des questions opérationnelles : on met à sa disposition un poids lourd à pile à combustible à hydrogène et son financement, que l’on associe à la fourniture d’hydrogène par un réseau de stations financées par Hyliko. Grâce au leasing, le risque technologique est confié à Hyliko, et le client peut profiter d’une flotte décarbonée à empreinte négative.
Ovarith Troeung, CEO de Hyliko.
Qu’est-ce que ça veut dire, un hydrogène à empreinte carbone négative ?
O.T. : Pour créer l’hydrogène carburant, on utilise le procédé de thermolyse de biomasse par pyrolyse : on collecte des résidus de bois dans des exploitations forestières, qu’on chauffe à 500°C en l’absence de CO2. De cette réaction chimique, des gaz se créent : l’hydrogène, que l’on récupère, et le carbone, qui est séquestré sous la forme d’un charbon végétal, le biochar. Celui-ci est collecté à la fin du procédé, et livré à des clients du monde de l'agriculture, car il est très recherché pour améliorer la qualité des sols. Ce procédé de séquestration du carbone est reconnu par les grands organismes de certification comme un moyen de lutter contre le réchauffement climatique.
Chaque année, nous serons audités afin de certifier le procédé, sa production et sa destination d’usage, ce qui nous permettra d’obtenir des crédits carbone. Hyliko a décidé de transférer ces crédits à ses clients transporteurs.
En résumé, en utilisant Hyliko, les chargeurs évitent les émissions de gaz à effet de serre (car l’hydrogène ne rejette que de l’eau) et participent à la séquestration de CO2. Ils voient donc leur bilan carbone diminuer.
Pourquoi Hyliko permet-elle aux transporteurs de faire baisser leur bilan carbone plus rapidement qu’une autre solution décarbonée ?
O.T. : On estime que nos clients atteignent la neutralité carbone en ne remplaçant qu’un véhicule sur deux par un véhicule Hyliko, parce que ce carbone négatif se soustrait de leurs émissions de CO2. Ce qui fait d’Hyliko la solution la plus rapide et efficace pour décarboner une flotte.
Qui sont vos premiers clients ?
O.T. : Nous accompagnons déjà l’entreprise Point.P pour convertir leur flotte de transport de matériaux de construction avec un tracteur 44 tonnes et un porteur 26 tonnes avec plateau-grue. La société de transports BERT&YOU nous a également passé commande pour un porteur à hydrogène. Ces deux clients seront livrés dans le courant du quatrième trimestre de 2023, et d’autres entreprises sont intéressées par l’offre d’Hyliko.
Qui vous a accompagné dans la fabrication des camions à hydrogène ?
O.T. : Notre camion à pile à combustible utilisant de l’hydrogène a été développé en partenariat avec GreenGT qui nous a fait profiter de son expérience et a fourni les groupes motopropulseurs des camions. Plastic Omnium fournira les réservoirs, ce qui permettra au camion Hyliko d’être à l’état de l’art, et le plus performant possible. Nos véhicules à pile à combustible pourront embarquer jusqu’à 40 kg d’hydrogène à 350 bars. Avant de passer aux 700 bars, nous attendons que les standards soient bien établis pour l’usage des poids lourds.
Où vont se situer les stations d’hydrogène Hyliko ?
O.T. : Nous travaillons à développer un réseau de stations qui combinent production d’hydrogène par thermolyse de biomasse et distribution, sur un même lieu. Pour cela, nous nous approvisionnerons en biomasse dans un rayon de 100 km autour des stations. Nous recherchons des sites situés au cœur ou à proximité des parcs logistiques, afin d’être au plus près des clients, tout en nous attachant à compléter le maillage existant.
Notre première station ouvrira en Région Parisienne au deuxième semestre 2023, et nous développerons les prochains sites d’approvisionnement autour de nos futurs clients.
Quels-sont les prochains objectifs d’Hyliko ?
O.T. : Pour l’instant, nous sommes concentrés sur la livraison des premiers clients dans un an. L’ambition d’Hyliko à horizon 2030 est de représenter 10 % du marché du poids lourd à hydrogène.
D’après les estimations, le réseau d’avitaillement français devrait atteindre les 2 500 stations en 2030 ; Hyliko pourrait en représenter une centaine. Nous avons à cœur de nous positionner comme une alternative de qualité au diesel, car nous avons la conviction que c’est le mix énergétique qui comblera les besoins de tous les transporteurs.
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