Essai Renault Master H2-Tech - 400 km d'autonomie : merci l'hydrogène !

Mis à jour le 06.03.2024 à 19:31
Essai Renault Master H2-Tech - 400 km d'autonomie : merci l'hydrogène !
Carburant à l’hydrogène, ce Renault Master Van H2-Tech va loin, vraiment plus loin qu’un utilitaire électrique classique. 400 km d’autonomie annoncés, c’est bien pour un fourgon taillé pour la livraison en ville.
 
C’est un peu comme dans une célèbre publicité pour des piles : le Renault Master H2-Tech dure vraiment plus longtemps. Appliqué à un véhicule électrique, traduisez : il va vraiment plus loin qu’un véhicule électrique équivalent. Son secret : l’hydrogène bien sûr ! Grâce à lui, ce Renault Master produit lui-même sa propre électricité et peut aller beaucoup plus loin...

Dans le détail, ce grand fourgon transporte sur son toit quatre réservoirs contenant au total 6,4 kilos d’hydrogène à 700 bars. Ce « carburant » alimente la pile à combustible de 30 kW, apportant 300 kilomètres d’autonomie. Ajoutez à cela une classique batterie de 33 kWh apportant 100 kilomètres supplémentaires et vous obtenez une autonomie totale de 400 kilomètres.




Ce fourgon est réalisé sur la base d’un Master L3H2. Mais les bonbonnes installées sur le toit lui font prendre de la hauteur et il devient de fait un L3H3. D’une longueur de 6,22 mètres pour une hauteur totale de 2,85 mètres, il offre un volume utile de 12 m³ et une charge utile d’une tonne. La hauteur intérieure de 1,80 mètre. Ces données en font un véhicule parfaitement adapté au transport de marchandises et de colis pour des livraisons en ville. Dernier chiffre : son PTAC est proche des 4 tonnes, mais comme toujours avec ce type de véhicule électrique, il est possible par dérogation de le conduire avec un permis B.


 

Le plumage n’est pas à la hauteur

S’installer au volant de ce Master H2-Tech, c’est prendre la route à bord d’un utilitaire électrique. Tout y est rigoureusement identique : il roule dans un parfait silence, accélère bien et adopte globalement un comportement sain. Même les bonbonnes placées sur le toit ne semblent pas modifier la conduite de ce grand fourgon. Bref, nous sommes bel et bien à bord d’un Master électrique. Et c’est là où le bât blesse... Le Master H2-Tech est un véhicule à la pointe de la technologie, mais son plumage ne l’est pas lui, à la pointe. C’est même franchement daté.

En fait, nous sommes à bord d’un Master E-Tech Electric, qui n’est autre qu’un Master ZE de première génération… Le Master H2-Tech reprend donc cette planche de bord d’un autre âge et ces informations parcellaires apportées sur des écrans tout aussi anciens, que ce soit celui de la console ou celui, à gauche du tableau de bord, donnant les informations liées à l’hydrogène.



Ce constat se répète également au terme des quelques kilomètres parcourus. Il ne faut pas attendre grand-chose du moteur d’une puissance de 57 kW, soit 76 chevaux, qui est en fait le moteur de l’ancien  Renault Kangoo ZE. Totalement atone ce Master, même en roulant à vide comme ce fut le cas lors de cet essai. La vitesse du véhicule est limitée à 90 km/h, mais là c’est normal puisqu’il s’agit d’un véhicule lourd. Si c’est bien suffisant pour circuler en zone urbaine, cela l’est nettement moins pour s’engager sur des voies rapides par exemple.



 

Du bien mieux début 2025

Ce Master Van H2-Tech a été développé par Hyvia, joint-venture entre Renault et Plug, une entreprise américaine leader des piles à combustible. Il est entièrement fabriqué en France au terme d’un parcours un tantinet complexe et coûteux : il est produit à Batilly en Meurthe-et-Moselle, comme tous les Master, l’assemblage et les tests de la pile à combustible ont lieu à Flins dans les Yvelines et l’intégration de la pile au véhicule se fait à Grezt-Armainvilliers près de Paris.

Véritable pionnier, ce Renault Master H2-Tech est « le véhicule de lancement de la mobilité hydrogène pour Renault » pour reprendre les mots de la marque. Une première étape en quelque sorte qui ne devrait guère durer. Le Master H2 va franchir une nouvelle étape dans peu de temps : les réservoirs d’hydrogène vont quitter le toit du fourgon pour aller se loger sous le plancher. Cette deuxième étape est là pour préparer la troisième et dernière : si le tout nouveau Renault Master est attendu à la fin de cette d’année, sa version hydrogène ne verra le jour que début 2025.

Sur ce futur Master H2, entièrement et uniquement fabriqué sur les chaînes de l’usine de Batilly, les bonbonnes se trouveront dans le soubassement, l’habitacle sera dernier cri, le moteur sera plus puissant et performant, et d’autres versions verront le jour. Bref, le parfait grand utilitaire à hydrogène est presque pour demain…


 
 
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