Pile hydrogène : accusés d'espionnage, ces anciens employés de Hyundai ont été condamnés

Un ancien chercheur de Hyundai a écopé de cinq ans de prison pour avoir divulgué des informations cruciales sur la fabrication de piles à hydrogène à la Chine. Six autres employés ont également été condamnés.

Dans le milieu industriel, le vol technologique est monnaie courante et la filière hydrogène n’y échappe pas ! En Corée du Sud, le tribunal du district de Suwon en Corée du Sud vient de prononcer une sanction exemplaire à l’encontre d’un ancien chercheur de Hyundai. Accusé d’avoir divulgué à des concurrents chinois des informations cruciales sur la technologie de pile à combustible du constructeur, ce dernier a écopé de cinq ans de prison et d’une amende de 300 millions de wons (200 000 euros environ). Également reconnus coupables, deux autres employés ont été condamnés à quatre et deux ans de prison.

Les faits remontent à la période 2016-2018. Selon le tribunal, les trois protagonistes ont transféré des informations sensibles concernant la technologie des systèmes de piles à combustible à hydrogène de Hyundai à des entreprises concurrentes situaient en Chine. Ils seraient parvenus à contourner les restrictions fortes pourtant imposées par le constructeur à ses salariés pour limiter le risque de fuites. Selon la presse coréenne, deux des trois salariés condamnés auraient même sécurisé des investissements et formé une coentreprise en Chine dédiée à la fabrication et la vente de composants basés sur la technologie volée à Hyundai.

Le tribunal a également condamné quatre autres individus associés à un partenaire de Hyundai qui ont été des « facilitateurs » dans la fuite des données. Ces derniers ont été impliqués dans la fourniture de spécifications détaillées et de plans nécessaires aux différents processus de production en grande série. Certains ont écopé de prison ferme, d’autres d’une simple peine avec sursis.

Si les faits se déroulent bien loin de l’Hexagone, ils rappellent la course technologique dans laquelle se sont lancés les industriels. Beaucoup se montrent d’ailleurs très méfiants à l’égard des entreprises chinoises et de leurs produits low-cost. Patron de Symbio, Philippe Rosier évoquait il y a quelques semaines le risque de pillage technologique de la Chine. Même son de cloche du côté d’Andy Marsh, CEO de Plug Power, que nous avions pu rencontrer en 2022.