Elobio : quand la biomasse sert à produire de l'hydrogène

Sous la coordination de l’Institut de recherches sur la catalyse et l’environnement de Lyon (IRCELYON), un consortium scientifique européen a engagé un nouveau projet de recherche visant à produire de l’ hydrogène vert en réduisant l’énergie nécessaire à l’opération, et en récupérant les coproduits de la transformation pour les réutiliser dans le secteur industriel. Baptisé Elobio et bénéficiant d’un financement européen de près de quatre millions d’euros (sur quatre ans), celui-ci s’inscrit, avec huit autres, dans le cadre de l’appel à projets « Pathfinder Challenge : nouvelles voies pour la production d’hydrogène vert », lancé par le Conseil européen pour l’innovation.
 
Si l’hydrogène est une excellente alternative aux énergies fossiles, notamment retenue par l’Europe et la France, pour soutenir la transition énergétique et atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, il reste néanmoins évident que cela nécessite, dans un avenir proche, une transformation radicale de son mode de production. En effet, actuellement,  95% de la fabrication d’hydrogène est appuyée sur des procédés consommateurs d’énergies fossiles.
 
C’est dans ce contexte que le projet du consortium européen, coordonné par IRCELYON, a été retenu avec huit autres par le Conseil européen pour l’innovation. Objectif, trouver des solutions performantes de production d’hydrogène vert  (par opposition à l’hydrogène noir, gris ou bleu) qui combinent à la fois une réduction de la consommation d’énergie nécessaire et un réemploi des composés (autre que l’hydrogène) résultants de l’électrolyse. 
 
Une production d’hydrogène « vert » sera réalisée, pour l’instant à l’échelle du laboratoire, à partir de biomasse (résidus agricoles ou forestiers, par exemple), mais contrairement à l’électrolyse classique, dans le cadre d’Elobio, l’eau et la biomasse seront co- électrolysées afin d’obtenir de l’hydrogène et des molécules valorisables dans la bio-économie et intégrables aux bioraffineries. L’objectif est de conduire une électrolyse sélective, permettant ainsi de décomposer la biomasse de manière maîtrisée, en développant des électrocatalyseurs performants et durables et en optimisant les performances via des procédés d’électrolyse assistée par des ultrasons ou encore des champs magnétiques. A l’échelle industrielle, l’énergie utilisée sera naturellement issue des énergies renouvelables.