Voiture hydrogène : en Corée, les problèmes de fuites inquiètent les autorités

Mis à jour le 27.10.2024 à 08:50
Voiture hydrogène : en Corée, les problèmes de fuites inquiètent les autorités
En Corée du Sud, un rapport pointe du doigt les nombreuses fuites d’hydrogène observées lors des opérations d’inspection des réservoirs du Hyundai Nexo. Alors que le constructeur tarde à intervenir, les autorités sont en train d’imposer une procédure de rappel.
 
Selon les données publiées par l’autorité coréenne en charge des transports, 9 657 exemplaires du SUV coréen ont été inspectés entre 2020 et septembre 2024. Parmi eux, 2 277 ont dû être réinspectés en raison de fuites d’hydrogène explique le rapport.
 
Des chiffres dont la publication intervient seulement quelques jours après le lancement d’une vaste campagne de rappel du constructeur aux États-Unis et au Canada. Au total, plus de 1500 exemplaires du Hyundai Nexo vont devoir passer en atelier en raison d’un composant défectueux susceptible de provoquer une fuite au niveau des réservoirs.
 
Siégeant au comité des infrastructures et des transports à l’Assemblée nationale coréenne, Jeong Jun-ho s’est étonné du manque de réactivité du constructeur, qui n’a pour l’heure organisé aucune procédure sur le marché coréen. Selon les médias coréens, le rappel sera directement imposé par les autorités coréennes. Les propriétaires concernés devraient être contactés d’ici à la fin du mois.
 
Des risques d’incendie minimes
Selon les experts, la possibilité d’un incendie est mince, même en cas de « fuite réelle ». « L'hydrogène est le gaz le plus léger. Lorsqu’il s'échappe, il se propage directement dans l'air » a justifié Lee Ho-geun, professeur au département « automobile du futur » de l'Université de Daedeok, interrogé par Insight Korea.
Reste la problématique du stockage en zone fermée, par exemple, dans un garage, où l’hydrogène pourrait s’accumuler. D’où la recommandation faite aux propriétaires aux Etats-Unis et au Canada de stationner les véhicules en extérieur.
 

Des contrôles au prix fort

Au-delà des problématiques de fuites, les autorités coréennes pointent également du doigt le coût de ces procédures d’inspection. Sans compter le coût éventuel de la contre-visite en cas de défaillance, celles-ci sont facturées en moyenne 274 000 wons, soit environ 190 euros. C’est cinq fois plus que le contrôle d’un véhicule conventionnel. A cela s’ajoute le fait que cette inspection des réservoirs, qui doit être effectuée tous les deux ans, est aujourd'hui réalisée en parallèle du contrôle "classique" du véhicule, imposant aux propriétaires de multiplier les passages en atelier.
 
« Les coûts d'inspection excessifs et l'absence de rappel de la voiture à hydrogène Nexo aggravent le fardeau économique et les problèmes de sécurité du public » a souligné l’élu coréen.
 

Un budget record en hausse pour 2025

En Corée du Sud, la publication de ce nouveau rapport coincide avec celle d’un budget 2025 très favorable à la voiture à hydrogène. Alors que l’enveloppe allouée au financement des voitures électriques sera réduite de près de 15 % l’an prochain, celle adressée bondira de 26 %, passant de 571 à 721 milliards de wons pour financer jusqu’à 11 000 véhicules à hydrogène. Une façon de préparer l’arrivée sur le marché de la nouvelle génération du Hyundai Nexo, attendue l’an prochain.



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