L'Allemagne signe un accord avec l'Inde pour la fourniture d'hydrogène

Le ministre allemand de l'économie et du climat, Robert Habeck, et son homologue indien, R.K. Singh, ont signé un accord de coopération germano-indienne dans le domaine de l'hydrogène. Objectif pour l’Allemagne : élargir ses bases d’importation d’hydrogène vert pour répondre aux enjeux climatiques et réduire sa dépendance au gaz russe.

En 2021, le Premier ministre indien Narendra Modi a annoncé son intention de faire de l'Inde un « centre mondial » pour l'hydrogène vert. Compte tenu de l'importance de la population indienne et de l'augmentation prévue de ses émissions de GES, la campagne mondiale de financement autour des risques climatique pourrait constituer une opportunité commerciale pour l'Inde.  Narendra Modi compte bien sûr la manne internationale pour tenir son objectif et rappelle régulièrement que « l'Inde attend des pays développés qu'ils mettent à disposition un trillion de dollars pour le financement de la lutte contre le changement climatique dès que possible ».
 
Dans ce cadre, le gouvernement allemand, alors qu'il cherche à réduire sa dépendance aux carburants fossiles russes, souhaite faire de l’Inde un de ses fournisseurs principaux en hydrogène vert. L’Allemagne multiplie les développements autour de l’hydrogène et avec l’émergence de nouveaux producteurs d’énergie à basse empreinte carbone (et notamment l’hydrogène) ; c’est une véritable « diplomatie de l’hydrogène » qui est en passe de se mettre en place Outre-Rhin. Japon, Chine, et maintenant l’Inde ; le gouvernement allemand multiplie les accords commerciaux pour assurer son avenir énergétique.
 
Au-delà de la fourniture d’hydrogène, l’accord porte sur l'échange de savoir-faire en matière de réglementation, de normalisation, de procédures de sécurité et de critères de durabilité.
 
Le choix de l’Inde, fait par l’Allemagne, semble particulièrement pertinent. Même si les projets indiens se concrétisent lentement, il est clair que les investissements engagés, la pression mise sur la scène internationale (pour le respect des engagements financiers pris à la COP 26 dans l’accompagnement des pays fortement émetteurs de gaz à effet de serre) devraient lui permettre de devenir une puissance mondiale de la production d’hydrogène vert. L’alliance germano-indienne, dans laquelle l’Allemagne apporte débouchés commerciaux importants et savoir-faire technologique, contribuera à accélérer le changement d’échelle des usages de l’hydrogène vert.
 
"La justice exigerait que les nations qui n'ont pas tenu leurs engagements climatiques soient mises sous pression", avait-il alors ajouté.

Les intérêts asiatiques de Berlin en matière d'hydrogène

L'accord sur l'hydrogène conclu entre l'Allemagne et l'Inde est la deuxième nouvelle importante concernant l'hydrogène en provenance d'Asie, après le voyage du chancelier Olaf Scholz au Japon à la fin du mois d'avril. Lors de sa visite inaugurale en Asie, M. Scholz aurait fait pression pour que la coopération en matière d'hydrogène figure à l'ordre du jour.
 
"L'Allemagne et le Japon sont déjà des leaders technologiques dans de nombreux domaines lorsqu'il s'agit de la transition énergétique. Dans le cadre de notre partenariat énergétique, nous allons encore approfondir cette coopération. L'hydrogène joue un rôle très décisif à cet égard, y compris pour un usage industriel", avait déclaré M. Scholz à Tokyo le 28 avril.