Energie
Hydrogène renouvelable : selon la Cour des comptes, l'Europe n'atteindra pas ses objectifs
Un nouveau rapport de la Cour des comptes européenne (CCE) révèle que l’UE ne sera pas en mesure d’atteindre les objectifs fixés pour 2030. En cause, un décalage trop important entre les orientations communautaires et leur transposition dans chacun des pays membres.
« Irréaliste », la CCE ne mâche pas ses mots quand il s’agit de qualifier l’avancement de la stratégie de production d’hydrogène de l’Union européenne. On est bien loin de l’enthousiasme de 2022, où des objectifs audacieux ont été fixés pour sevrer l’Europe du pétrole et du gaz russes après l’invasion de l’Ukraine en février.
Constat brutal quand on sait que quelque 18,8 milliards d'euros de financement ont été engagés entre 2021 et 2027. Ce n’est cependant le manque d’investissements, plutôt à la hauteur des enjeux, qui est est pointé par la Cour des comptes européenne, mais le manque de vision globale de la stratégie déployée, résultant d’un empilement de mesures qui conduit la Commission à « ne pas disposer d’une vue d’ensemble complète des besoins, ni des financements publics disponibles ».
Pis encore, si des grands programmes européens (certes manquant de lisibilité) sont désormais déclinés, ils sont, pour parties, en déphasage avec l’avancement de ceux des États membres. Deux raisons à cela : les objectifs européens n’ont pas été décomposés à l’échelle de chacun des pays, voire même pour certains, il n’existe aucun objectif national clairement défini.
La CCE évoque même l’absence d’analyses « robustes », notamment dans la fixation des objectifs 2030 de production et d'importation d'un total de 20 millions de tonnes d'hydrogène vert.
Bonne nouvelle néanmoins, le cadre juridique européen est parfaitement en place. C’est bien la déclinaison par les États qui tarde à s’opérer. Parmi les 24 États membres ayant soumis des plans de décarbonation, seule l' Allemagne avait fixé des objectifs d'importation et de production.
Pour Hydrogen Europe, la capacité de l’Europe à s’approcher des objectifs de décarbonation fixés tient aussi à celle des États membres à accélérer les délais d'autorisation des projets.
Sur ce point, d’ailleurs, l’association regrette l’obstination des instances européennes à ne pas vouloir définir de cadre réglementaire pour soutenir le développement de l'hydrogène bleu. Sans remettre en cause, la prépondérance évidente que doit prendre l’hydrogène vert, les industriels sont convaincus que toutes les voies possibles de production d’hydrogène décarboné doivent être soutenues pour atteindre les résultats attendus.
« Irréaliste », la CCE ne mâche pas ses mots quand il s’agit de qualifier l’avancement de la stratégie de production d’hydrogène de l’Union européenne. On est bien loin de l’enthousiasme de 2022, où des objectifs audacieux ont été fixés pour sevrer l’Europe du pétrole et du gaz russes après l’invasion de l’Ukraine en février.
Constat brutal quand on sait que quelque 18,8 milliards d'euros de financement ont été engagés entre 2021 et 2027. Ce n’est cependant le manque d’investissements, plutôt à la hauteur des enjeux, qui est est pointé par la Cour des comptes européenne, mais le manque de vision globale de la stratégie déployée, résultant d’un empilement de mesures qui conduit la Commission à « ne pas disposer d’une vue d’ensemble complète des besoins, ni des financements publics disponibles ».
Des industriels de l’hydrogène perdus dans le mille-feuille des financements
Au final, la complexité qui en résulte ralentit les industriels, qui ne s’y retrouvent pas dans le mille-feuille des financements disponibles.Pis encore, si des grands programmes européens (certes manquant de lisibilité) sont désormais déclinés, ils sont, pour parties, en déphasage avec l’avancement de ceux des États membres. Deux raisons à cela : les objectifs européens n’ont pas été décomposés à l’échelle de chacun des pays, voire même pour certains, il n’existe aucun objectif national clairement défini.
La CCE évoque même l’absence d’analyses « robustes », notamment dans la fixation des objectifs 2030 de production et d'importation d'un total de 20 millions de tonnes d'hydrogène vert.
Bonne nouvelle néanmoins, le cadre juridique européen est parfaitement en place. C’est bien la déclinaison par les États qui tarde à s’opérer. Parmi les 24 États membres ayant soumis des plans de décarbonation, seule l' Allemagne avait fixé des objectifs d'importation et de production.
Les États membres doivent accélérer les délais d'autorisation des projets hydrogène
Ces inquiétudes de la CCE sont par ailleurs relayées par les industriels du secteur. Le PDG d'Hydrogen Europe, dans une récente lettre à la présidente Ursula von der Leyen, a appelé « la Commission européenne à adopter un programme de mise en œuvre de l'hydrogène convaincant et complet » et à « la mise en œuvre d’une vision audacieuse à long terme et des mesures rapides à court terme ».Pour Hydrogen Europe, la capacité de l’Europe à s’approcher des objectifs de décarbonation fixés tient aussi à celle des États membres à accélérer les délais d'autorisation des projets.
Sur ce point, d’ailleurs, l’association regrette l’obstination des instances européennes à ne pas vouloir définir de cadre réglementaire pour soutenir le développement de l'hydrogène bleu. Sans remettre en cause, la prépondérance évidente que doit prendre l’hydrogène vert, les industriels sont convaincus que toutes les voies possibles de production d’hydrogène décarboné doivent être soutenues pour atteindre les résultats attendus.
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