A Digoin, le bateau à hydrogène des Canalous tombe à l'eau

Mis en service il y a à peine un an, le bateau à hydrogène des Canalous, entreprise de location basée à Digoin (Saône-et-Loire), a finalement été mis en stand-by.

Fin avril 2023, l'entreprise de location des Canalous levait le voile sur son premier bateau à hydrogène. Une inauguration en grande pompe pour un projet particulièrement novateur censé promouvoir un transport fluvial plus durable. Si les dirigeants se félicitaient à l’époque des avantages offerts par l'hydrogène, tant en matière d'autonomie que de temps d'avitaillement, ils ont finalement décidé de mettre fin au projet, un peu plus d’un an après sa mise en service.

Des coûts d’exploitation dix fois plus chers que le diesel

S’ils ne semblent pas remettre en cause le fonctionnement du bateau à hydrogène en lui-même, les dirigeants pointent les coûts importants à l’utilisation. Interrogé par France 3, Alfred Carignant, dirigeant des Canalous, explique que ces derniers « peuvent être multipliés par dix par rapport à une flotte classique ».

« Cela rend notre modèle économique invivable » pointe l’exploitant. Une situation qui appelle sans doute les autorités à revoir leurs politiques de financement. Sur des filières très émergentes, comme celle de l’hydrogène, des subventions à l’investissement ne suffisent pas. Ce sont aussi les coûts d’exploitation qu’il faut accompagner.

A cela s’ajoute la problématique du transport de l’hydrogène. Faute de réseau de transport d’hydrogène, l’énergie était acheminée par camions avec des coûts logistiques et environnementaux importants. Faute de production locale, l’hydrogène utilisé pour le bateau des Canalous provenait, selon France 3, du site de la PME Nantaise Lhyfe à Bouin, en Vendée. Thermiques, les camions devaient donc parcourir 600 km pour réaliser l’approvisionnement.

Face aux difficultés, le dirigeant de Canalous a fait le choix de s’orienter vers le HVO, un carburant végétal au TCO plus proche du diesel.