En Vendée, le développement de la mobilité hydrogène satisfait Toyota

Si nous avons pu participer au Vendée énergie Tour en Mirai il y a quelques semaines, c’est grâce au groupe RCM installé tout à proximité de La Roche-sur-Yon. Son directeur pour la marque Toyota, Pascal-Eric Montazel, a accepté de nous recevoir afin de commenter le développement de l’hydrogène dans le département 85 et ailleurs.
 
Avec un siège localisé au Poiré-sur-Vie, dans la Zone Actipôle Ouest, le groupe RCM abrite des structures très différentes. Il distribue déjà les marques Toyota, Lexus, Mercedes-Benz et Porsche. S’y ajoute Saga Classic qui s’intéresse aux véhicules historiques et aux youngtimers, ces modèles de moins de 30 ans qui s’apprêtent à être considérés comme des véhicules de collection. RCM représente également les bateaux de plaisance Bénéteau. Tout cela se mêle dans un bâtiment très lumineux en forme de rotonde au toit végétalisé et inauguré en 2017. Lors de notre passage, les visiteurs étaient attendus par un ancien bus anglais double decker transformé en bar, un ancêtre Mercedes, des camions de pompier, un 4x4 qui s’est illustré au Dakar, rt bien d’autres curiosités.
 

Toys Motors

RCM distribue les productions de Toyota à travers son entité Toys Motors créée en 1998 à La Roche-sur-Yon. Cette structure s’est pas mal développée dans l’ouest en s’étendant d’abord à quelques départements relativement proches, puis en gagnant des régions plus éloignées.
 
« Toys Motors compte aujourd’hui 35 concessions réparties en 4 zones, dont la première, Ouest-Atlantique, englobe la Vendée, la Charente-Maritime et Tours en Indre-et-Loire », commente Pascal-Eric Montazel. « En Normandie, nous couvrons par exemple Rouen, Le Havre et Dieppe. Pour les Hauts-de-France, nous sommes sur la côte d’Opale, Lille, et Valenciennes où la Toyota Yaris est fabriquée. La dernière zone est ancrée à l’est, avec Nancy, les Vosges et les grandes villes alsaciennes de Strasbourg, Mulhouse et Colmar », complète-t-il.


 

Un département prêt à recevoir les Toyota Mirai

« Pour obtenir des Mirai, les concessions Toyota sont tributaires d’un réseau d’avitaillement local en hydrogène. C’est pourquoi nous attendions avec impatience l’ouverture de la station multi-énergies vertes de La Roche-sur-Yon, très proche. Celle des Sables-d’Olonne va suivre : un maillage territorial se construit en Vendée », explique Pascal-Eric Montazel.
 
« Quand nous avons pu le faire, nous avons réservé 10 exemplaires de Mirai, ce qui correspondait à l’époque à 10 % du volume alloué pour la France. Nous les avons reçus progressivement », chiffre-t-il. « Le développement de l’ hydrogène vert en Vendée est né d’une rencontre entre Matthieu Guesné, le fondateur de Lhyfe, et d’Alain Leboeuf qui était alors président du SyDEV - le syndicat départemental de l’énergie. Grâce à une véritable adhésion au niveau du département, l’électrolyseur de Bouin a pu être construit », relate-t-il.
 

 

Les premiers ambassadeurs de la Mirai

« Aujourd’hui, le ravitaillement en hydrogène n’est pas le même d’une région à l’autre. En plus des exemplaires que nous avons reçus pour la Vendée, nous avons placé une Mirai à Lille et une au CFA de Val-de-Reuil. C’est une première qu’un de ces centres de formation des apprentis mise sur cette énergie du futur », se réjouit encore Pascal-Eric Montazel.
 
« La mise en place des zones à faibles émissions est déjà un motif de vente pour la Mirai. Le partenariat noué dans le cadre des Jeux olympiques de Paris offrira une belle vitrine à cette voiture. Les taxis Hype renouvellent actuellement leur flotte avec la nouvelle génération de Mirai. Et une station d’avitaillement a été ouverte à Saint-Cloud », énumère-t-il.
 
« Le premier ambassadeur de la Toyota Mirai, c’est Alain Leboeuf. Dans le cadre de ses fonctions pour le département vendéen, il en utilise une au quotidien. Dans une volonté d’illustrer la transition écologique, des élus adoptent la Mirai en lui confirmant son image de véhicule propre avec de l’hydrogène vert. Heureusement qu’ils sont là pour montrer l’engagement de l’Etat », salue-t-il.
 

 

La bonne technologie en fonction des besoins

« Les premiers ambassadeurs de la Mirai témoignent aussi que l’on peut rouler avec de l’hydrogène vert pour réaliser de longues distances. De Vendée, par exemple, on peut aller à Paris sans problème avec un plein », souligne notre interlocuteur. « Il faut regarder les besoins de consommation pour choisir un type d’énergie pour son véhicule. Pour de petites distances par exemple, il faut privilégier de petits véhicules. Dans ce cas, l’électrique à batterie est adapté », indique-t-il.
 
« Il y a l’hybride aussi. Toyota bénéficie de 25 ans d’expérience dans ce domaine, avec une technologie fiable et éprouvée. Au début, elle était réservée à la Prius. Elle a depuis été déclinée à tous les modèles, dont la Yaris et des 4x4. Toyota a abandonné le diesel il y a 4 ans, sans perte de part de marché. Et 80 % de nos ventes portent aujourd’hui sur des hybrides », rapporte-t-il.
 
« L’hybride rechargeable permet d’associer l’urbain avec les longues distances. L’autonomie électrique est d’environ 70 km, avec une supervision possible pour en réserver l’usage, par exemple en ZFE. Quand la batterie est vide, c’est l’architecture hybride classique qui prend le relais. Ce que Toyota est seul à faire », schématise-t-il.


 

Elle séduit les chefs d’entreprise

« Parmi nos clients, nous comptons de grandes entreprises vendéennes qui souhaitent véhiculer une image propre et sont prêtes à investir dans une voiture à technologie hydrogène. Il s’agit parfois de sensibiliser leurs collaborateurs, mais surtout d’être partie prenante de la transition écologique », ajoute Pascal-Eric Montazel.
 
« La Mirai est une voiture qui s’inscrit dans un environnement premium. Elle s’appuie sur un châssis de Lexus. Si elle a reçu le logo Toyota, c’est pour toucher davantage de monde, obtenir plus de retombées avec une marque plus connue. À 71 500 euros pour la Lounge et 78 500 pour le haut de gamme Executive, elle est dans les mêmes tarifs que ses concurrentes diesel de chez Audi, Mercedes et BMW », compare-t-il.
 
« Nous proposons la Mirai avec une LLD de 3 ans, avec une valeur de reprise très élevée. Lorsqu’il s’agit d’un véhicule de fonction, le manque de stations d’avitaillement peut poser un problème spécifique pour les vacances et certains week-ends. Dans ce cas, nous pouvons proposer la location d’un modèle hybride classique sur de petites périodes », assure-t-il.
 

 

Effet boule de neige

« A travers sa stratégie ‘Beyond Zero’, l’objectif de Toyota est d’aller au-delà du zéro émission à échéance 2050. La marque porte ainsi un message qui ouvre sur la sensibilisation à la mobilité hydrogène », estime le dirigeant chez Toys Motors - RCM.
 
« Avec Jean Lain en Rhônes-Alpes, nous sommes un des rares groupes en France à avoir pu à ce jour commander des Mirai. Nous espérons un effet boule de neige qui touche d’autres régions de France. Mais aussi ailleurs dans le monde, comme en Californie », exprime-t-il.
 
« Plus il se vendra dans le monde des utilitaires et des berlines hydrogène et mieux ce sera aussi pour leur distribution sur nos territoires. Ce qui lèvera les freins, c’est le développement du réseau d’avitaillement », insiste-t-il. « La Mirai a été conçue pour fonctionner avec de l’hydrogène gazeux à 700 bars. L’investissement est multiplié par 4 ou 5 pour une station d’avitaillement à cette pression par rapport au 350 bars que la Mirai accepte aussi. Son autonomie de l’ordre de 650 km serait alors divisée par 2 environ », conclut notre interlocuteur.
 
H2-Mobile et moi-même remercions Pascal-Eric Montazel pour sa disponibilité, le temps pris à répondre à nos questions, et, une nouvelle fois, pour le prêt d’une Mirai afin de participer au Vendée énergie Tour 2022.