Pour ses avions à hydrogène, Sirius veut s'inspirer de la F1

Pour ses avions à hydrogène, Sirius veut s'inspirer de la F1
La startup suisse Sirius Aviation s’apprête à mettre sur le marché à horizon 2030 des jets d’affaires à décollage vertical (e-VTOL) propulsés par une pile à combustible à hydrogène liquide. Le constructeur s’est associé à la maison de design BMW Designworks et à la société d'ingénierie de Formule 1 Sauber Group, pour optimiser ses futurs aéronefs.
 
Alors que la démonstration du système de pile à combustible qui alimentera ses futurs jets d’affaires est imminente, Sirius Jet vient d’apporter quelques précisions sur ses projets.
 
Première surprise : ce n’est plus un, mais deux, e-VTOL à hydrogène que l’avionneur s’apprête à commercialiser :  le Business Jet (trois places) et le Millennium Jet (cinq places) ayant respectivement une autonomie annoncée de 1 850 et 1 046 kilomètres.
 
De plus, on découvre que celui-ci s’est associé les compétences de BMW Designworks (qui a déjà conçu des e-VTOL), mais surtout celles de la société d'ingénierie de Formule 1 Sauber Group. Objectif : tirer parti de leur savoir-faire concernant les mesures télémétriques, l’aérodynamique et la fabrication de pièces composites de petite série.



 

Le choix de l’hydrogène liquide pour une meilleure autonomie

Côté propulsion, le système mis au point par Sirius intègre une pile à combustible qui, compte tenu des contraintes d’espace dans ce type d’avion, est alimentée par de l’hydrogène liquide.
 
En effet, si l'hydrogène gazeux comprimé à 350 ou 750 bars contient respectivement 0,8 kWh ou 1,1 kWh d'énergie par litre, la liquéfaction augmente la densité énergétique volumétrique à plus de 2,3 kWh/litre. Cela signifie qu'un réservoir de carburant contenant de l'hydrogène liquide contiendrait environ deux à trois fois plus d'énergie — et donc d'autonomie — qu'un réservoir de taille similaire contenant de l’hydrogène comprimé. Inconvénient du procédé de liquéfaction, il est beaucoup plus onéreux. Ce qui n’est, pour autant, pas un gros obstacle, les utilisateurs de jets d’affaires regardant assez peu à la dépense !



Sur la partie motorisation, le système imaginé par Sirius compte pas moins de 28 moteurs électriques. Tous capables de fonctionner indépendamment, ceux-ci-sont répartis entre l'arrière et l'avant de l'avion.
 

Les projets d’avions régionaux à hydrogène sont nombreux

Avec ses projets d’e-VTOL à pile à combustible, Sirius ouvre une nouvelle fenêtre d’usage de ces avions particuliers. En effet, jusqu’alors la quasi-totalité des projets en cours de développement reposaient sur des batteries rechargeables et se caractérisaient par une (trop?) faible autonomie (certains constructeurs comme Rolls-Royce ont même abandonné leurs travaux dans le domaine). Avec des durées de vol comprises entre 1 000 et 2 000 km, Sirius rejoint la cohorte des avionneurs qui proposent des aéronefs régionaux zéro émission.
 
Ainsi, Airbus espère faire décoller le premier de ses avions à pile à combustible à hydrogène liquide ZeroE d'ici 2035, tandis qu'Easyjet s'associe à Rolls-Royce pour développer un moteur à réaction propulsé à l’hydrogène. ZeroAvia et Universal Hydrogen testent également des avions régionaux propulsés par une pile à combustible à hydrogène.

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