MosaHYc : le réseau hydrogène transfrontalier qui va verdir le Grand-Est

Mis à jour le 03.01.2022 à 09:36
MosaHYc : le réseau hydrogène transfrontalier qui va verdir le Grand-Est
Annoncé il y a un an, le projet de réseau transfrontalier MosaHYc (Moselle Sarre HYdrogène Conversion) poursuit sa phase d’étude afin de mettre en opération, en 2026, 100 km de canalisations hydrogène. Un écosystème intégré qui reliera la production d’hydrogène propre à la mobilité et à l’industrie dans la Sarre (Allemagne), la Lorraine (France) et le Luxembourg.

100 km de réseau pour économiser 895 000 tonnes de CO2 par an

Porté par GRTgaz, Creos et Encevo, MosaHYc vise à développer une première base technique de conversion des infrastructures de transport du gaz naturel à l’hydrogène. Sur les 100 km du futur réseau qui s’étendra entre Völklingen, Perl, Bouzonville et Carling, 80 seront convertis.

« L’étude de faisabilité semble indiquer que la conversion d’ouvrage est trois fois moins chère que la pose d’ouvrage », indique François Martin, Responsable du projet MosaHYc chez GRTgaz. 

En transformant ces canalisations existantes en réseau de transport d’hydrogène, ce sont à la fois des économies financières et environnementales qui sont faites par les parties prenantes, dont l’investissement global devrait s’élever à 60 millions d’euros. À la clé, le projet et son écosystème permettront d’économiser 895 000 tonnes de CO2 par an sur les trois pays, l’équivalent de la production annuelle moyenne de 80 000 personnes. La capacité maximale d’injection du réseau sera de 75 000 m3/h d’hydrogène pur sur la partie française, soit environ 6 800 kg/h. 


Un écosystème, plusieurs enjeux stratégiques

Emblématique des ambitions et de la stratégie de la région Grand-Est, de la France mais aussi de l’Union Européenne (avec l’European Hyrogen Backbone), le projet MosaHYc aura un impact positif sur plusieurs secteurs.
  • Décarboner la mobilité en assurant un transport vert : en s’installant dans une zone-clé, à proximité des corridors de grand transit européen et donc très polluée, le futur réseau d’hydrogène simplifiera la création de stations d’approvisionnement en hydrogène, directement alimentées par tuyaux. Cette production massifiée permettra également d’alimenter par camion les stations un peu plus éloignées, qui pourront alors se positionner directement à proximité des TEN-T. Les acteurs régionaux du transport réaliseront des économies d’échelle sur les segments routier, ferroviaire, fluvial et même aérien. 
  • Décarboner l’acier dans les usines sidérurgiques de la région : l’acheminement d’hydrogène pur par canalisation permettra aux industriels de bénéficier d’une commodité décarbonée, proche de leur site. L’hydrogène peut remplacer les gaz de cokes, dans un premier temps, puis êtreutilisé pour réduire les minerais de fer, offrant aux industriels un acier bas carbone, qui a une valeur intéressante sur le marché.
  • Produire une électricité verte à partir d’hydrogène renouvelable, grâce à la capacité de stockage de l’hydrogène.

« MosaHyc est l’exemple même de l’écosystème de production, de consommation et d’infrastructures qui va s’étendre en bénéficiant des tarifs de l’industrie. Il va y avoir une interconnexion de ces systèmes pour une plus grande transparence des prix et une meilleure sécurité d’approvisionnement », prévoit François Martin. 

En somme, il faut s’attendre à un cercle vertueux dans la région : les infrastructures étant ouvertes à tous, il y aura davantage de producteurs en concurrence, ce qui entrainera une baisse des prix et donc un accès privilégié à l’hydrogène pour tous.

Objectif 2026

GRTgaz vient de lancer son étude de faisabilité et devrait rendre ses conclusions dans un an, après avoir vérifié l’intégrité des canalisations pour s’assurer qu’elles sont adaptées à la conversion. Les enjeux réglementaires et transfrontaliers sont bien entendu au programme de cette étude. 

Si le projet est validé, les travaux devraient durer 4 ans, avec une mise en route du réseau hydrogène en 2026. 
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