H2Sines.Rdam : abandon du projet hydrogène visant à relier le Portugal et les Pays-Bas

Censé expédier de l’ hydrogène vert sous forme liquide entre le Portugal et les Pays-Bas, le projet H2Sines.Rdam a été annulé en catimini. En cause : le manque de maturité du marché et de solutions techniques pour engager son lancement.

Le projet H2Sines.Rdam tombe à l’eau ! Porté par Engie, Shell, Vopak et la société maritime Anthony Veder, le projet visait à produire de l’hydrogène vert au Portugal avant de l’acheminer sous forme liquide jusqu’aux Pays-Bas, notamment pour servir la mobilité. Pourtant en lice pour obtenir une subvention de plusieurs millions d’euros du Fonds européen pour l’innovation, il a finalement été abandonné.

"Compte tenu de l'absence de réglementation claire, de la maturité actuelle du marché cible et de l'absence d'infrastructures suffisantes, les différents partenaires du projet ont pris la décision de mettre fin au projet au Portugal en octobre 2023", a déclaré un porte-parole d'Engie à Hydrogen Insight.

Également partenaire, Shell s’était retiré un peu plus tôt, estimant que l’étude de faisabilité réalisée avec les partenaires du consortium n’avait pas permis de valider la viabilité économique du projet.

Des problèmes de transport

H2Sines.Rdam avait pour objectif d'expédier les premiers volumes d' hydrogène liquide depuis le port de Sines au Portugal, jusqu’à Rotterdam d'ici à 2028.

Au-delà des problématiques économiques, c’est aussi le transport qui pose problème. Sous sa forme liquide, l’hydrogène doit être acheminé via par des navires spécifiquement conçus pour stocker le gaz à -253°C. Or, les perspectives du marché sont encore floues et le seul navire du genre en fonctionnement, le Suiso Frontier battant sous pavillon japonais, a déjà connu des problèmes de fuites. Si des recherches sur de nouvelles générations de réservoirs sont en cours, il n’est pas sûr que les technologies soient prêtes d’ici à la fin de la décennie.