Stations hydrogène
La première station hydrogène pour poids lourds de France ouvrira en avril
Mis à jour le 15.02.2023 à 17:19
Illustration : une station hydrogène pour poids lourds aux Etats-Unis
Annoncée il y a près de 3 ans, la première station d’avitaillement en hydrogène pour les poids lourds d’Europe, opérée par Air Liquide, sera bientôt prête. C’est la synthèse des projets HyAMMED et R’HySE, portés par des acteurs locaux du transport lourd et présentés lors d'une table ronde au salon Hyvolution Paris 2023.
HyAMMED est un projet de Capenergies et d’Air Liquide qui vise à produire et distribuer de l’hydrogène dédié au transport lourd dans la région PACA. Son extension, R’HySE (Route de l’Hydrogène dans le Sud-Est), qui prévoit le déploiement de deux stations supplémentaires, est également portée par Air Liquide. Elle s’appuiera sur la distribution d’hydrogène co-produit à Fos-sur-Mer pour alimenter les premières flottes de camions exploités par des transporteurs partenaires. Ce projet a d’ailleurs remporté l’appel à projets « Écosystèmes territoriaux hydrogène » opéré par l’Ademe, lors du salon HyVolution 2023.
L’hydrogène sera gazeux pour commencer, mais l’entreprise affiche un objectif de fournir de l’hydrogène liquide, plus pratique pour le transport, d’ici à la fin de la décennie.
De nombreux partenaires se sont associés aux projets HyAMMED et R'HySE, notamment des acteurs de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer : chargeurs, logisticiens, transporteurs et équipementiers, IVECO en tête.
Thierry Carbonnel, Directeur Marketing et Support Business chez Air Liquide, a déclaré : « En matière d'hydrogène, il faut voir grand. Il y a plus de 600 000 camions qui circulent chaque jour en France, plus de 6 millions de poids lourds en Europe, [c’est pourquoi] nous allons augmenter notre capacité de production d' hydrogène vert et bas carbone pour passer du diesel aux solutions de mobilité zéro émission pour les camions. Nous allons également développer nos réseaux de stations de ravitaillement en hydrogène à travers l'Europe, sur les principaux corridors de transport, afin d'accompagner les entreprises de logistique et les transporteurs dans le passage du diesel à l'hydrogène. »
Guillaume Delaval, Directeur du groupe RSE chez ID Logistics, nous donne son avis : « les biogaz et bio-fuels soulèvent la question de l’utilisation des terres. Souhaitons-nous les exploiter pour l’alimentation ou pour le fret ? De plus, le biogaz pose un vrai problème de volatilité des prix. L’électricité est très bien, mais offre une gamme limitée d’autonomie et de tarifs. » L’hydrogène remporte donc, pour l’instant, le marché du transport lourd décarboné, même si M. Delaval insiste sur le fait que c’est « la combinaison des quatre technologies qui peut nous aider à réduire radicalement les émissions de CO2. »
Le premier camion ID Logistics qui roulera à l’hydrogène fonctionnera sur une moyenne distance, entre Marseille et Lyon. Cette expérimentation est décisive pour la société, qui mise beaucoup sur la technologie et espère convaincre ses clients de s’engager à long terme.
HyAMMED est un projet de Capenergies et d’Air Liquide qui vise à produire et distribuer de l’hydrogène dédié au transport lourd dans la région PACA. Son extension, R’HySE (Route de l’Hydrogène dans le Sud-Est), qui prévoit le déploiement de deux stations supplémentaires, est également portée par Air Liquide. Elle s’appuiera sur la distribution d’hydrogène co-produit à Fos-sur-Mer pour alimenter les premières flottes de camions exploités par des transporteurs partenaires. Ce projet a d’ailleurs remporté l’appel à projets « Écosystèmes territoriaux hydrogène » opéré par l’Ademe, lors du salon HyVolution 2023.
Vers une décarbonation du transport lourd en Europe
Le ravitaillement en hydrogène pour les voitures particulières et les véhicules utilitaires existe déjà. La véritable innovation est de mettre en place une station d’avitaillement en hydrogène à haute pression (700 bar) pour les poids lourds, qui permettra aux 40 tonnes de faire un plein de 80 kg d’hydrogène en moins de 30 minutes. Ces camions auront ensuite une autonomie de plus de 800 km, comparable aux véhicules roulant au diesel. Pour acheminer l’hydrogène du site de production aux futures stations de distribution Air Liquide utilisera les pipelines lorsque c’est possible, et le transport par camions.L’hydrogène sera gazeux pour commencer, mais l’entreprise affiche un objectif de fournir de l’hydrogène liquide, plus pratique pour le transport, d’ici à la fin de la décennie.
De nombreux partenaires se sont associés aux projets HyAMMED et R'HySE, notamment des acteurs de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer : chargeurs, logisticiens, transporteurs et équipementiers, IVECO en tête.
Thierry Carbonnel, Directeur Marketing et Support Business chez Air Liquide, a déclaré : « En matière d'hydrogène, il faut voir grand. Il y a plus de 600 000 camions qui circulent chaque jour en France, plus de 6 millions de poids lourds en Europe, [c’est pourquoi] nous allons augmenter notre capacité de production d' hydrogène vert et bas carbone pour passer du diesel aux solutions de mobilité zéro émission pour les camions. Nous allons également développer nos réseaux de stations de ravitaillement en hydrogène à travers l'Europe, sur les principaux corridors de transport, afin d'accompagner les entreprises de logistique et les transporteurs dans le passage du diesel à l'hydrogène. »
Le transporteur ID Logistics parmi les premiers clients
L’un des partenaires d’Air Liquide pour la construction et cette station de distribution d’hydrogène est le prestataire ID Logistics. Cette entreprise des Bouches-du-Rhône, qui opère dans 17 pays, souhaite décarboner son activité. Elle a pour cela étudié toutes les possibilités. Biocarburants, GNV, électricité, hydrogène…Guillaume Delaval, Directeur du groupe RSE chez ID Logistics, nous donne son avis : « les biogaz et bio-fuels soulèvent la question de l’utilisation des terres. Souhaitons-nous les exploiter pour l’alimentation ou pour le fret ? De plus, le biogaz pose un vrai problème de volatilité des prix. L’électricité est très bien, mais offre une gamme limitée d’autonomie et de tarifs. » L’hydrogène remporte donc, pour l’instant, le marché du transport lourd décarboné, même si M. Delaval insiste sur le fait que c’est « la combinaison des quatre technologies qui peut nous aider à réduire radicalement les émissions de CO2. »
Le premier camion ID Logistics qui roulera à l’hydrogène fonctionnera sur une moyenne distance, entre Marseille et Lyon. Cette expérimentation est décisive pour la société, qui mise beaucoup sur la technologie et espère convaincre ses clients de s’engager à long terme.
Trois facteurs clés de succès
Guillaume Delaval identifie trois sujets clés qui seront décisifs sur le succès de la mobilité lourde à l’hydrogène :- La disponibilité de l’hydrogène vert : « Pour faire le plein, il faut plus de stations. Je ne sais pas qui est l’œuf et qui est la poule, mais on sait qu’avec un nombre limité de camion, peu de stations ouvrent, et sans stations d’avitaillement, peu d’acteurs investissent dans les véhicules. Si nous n’améliorons pas cela, nous serons limités à des zones restreintes. »
- La maturité de la technologie : les camions roulent à l’hydrogène, ne rejetant que de la vapeur d’eau, c’est très bien. Mais encore faut-il des personnes qualifiées pour entretenir ces poids lourds. « Les fabricants de camions et les transporteurs doivent effectuer de nombreux tests et être en mesure de répondre à cette demande », note le Directeur RSE d’ID Logistics.
- La stabilité des prix : « Essayons de ne pas répéter le problème du gaz et de l’électricité, avec une forte volatilité des prix. Nous devons avoir une visibilité sur les prix pour investir, et convaincre nos clients de s’engager sur le long terme » a-t-il souligné.
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