Un électrolyseur hydrogène pour réduire la consommation des moteurs diesel

Un électrolyseur hydrogène pour réduire la consommation des moteurs diesel
Adaptable à tous les types de motorisations diesel, depuis les camions et autobus, jusqu’à de puissants groupes électrogènes, en passant par les engins miniers, ferroviaires et les navires de plus ou moins grande importance, l’appareil prend peu de place, derrière la cabine d’un tracteur routier par exemple. Son format est fonction de la cylindrée du moteur, de 6 à plus de 40 litres.
 

25 à 80% de particules supprimées

Directeur général de la modeste entreprise HYDI installée dans un entrepôt de la ville australienne d’Adélaïde, John Wilson a accordé une interview au média régional News leads from South Australia pour annoncer le début de la commercialisation des électrolyseurs sur lesquels son entreprise travaille depuis 2013. Après un essai de plus de 50.000 kilomètres sur camion dans des conditions parfois très difficiles, ce sont les résultats obtenus par l’Université d’Australie du Sud qui ont décidé HYDI à diffuser sa technologie. Selon les tests réalisés par l’établissement universitaire sur un générateur électrique, la consommation de gazole se réduit de 5 à 13% avec l’électrolyseur. Ce qui impacte les émissions de polluants : baisse de 7 à 25% du monoxyde de carbone et de 25 à 80% des particules.
 

Fonctionnement

La version de l’électrolyseur développée pour un tracteur routier est couplée avec un réservoir d’eau distillée d’une contenance de 2 litres qui suffisent à faire fonctionner l’appareil pendant 70 heures sans discontinuité. Au besoin, pour des poids lourds exploités dans des conditions particulières, un contenant additionnel peut être ajouté. Le liquide est transformé en hydrogène à un rythme conditionné par la position de la pédale d’accélérateur de l’engin.

Injecté dans le mélange air-carburant, le gaz H2 permet une combustion plus rapide et complète qui explique la forte diminution des suies émises à l’échappement, mais aussi un significatif gain de puissance. Pour justifier l’intérêt de sa solution, HYDI assure que son système se distingue des autres par sa fiabilité et sa robustesse, n’employant aucun produit chimique et consommant très peu d’énergie pour son fonctionnement.
 

Amortissable en 3 à 18 mois

Les prix des appareils n’ont pas été communiqués. Mais, selon les calculs et estimations de l’entreprise australienne, il ne faudrait pas plus de 3 mois pour gommer le coût d’achat avec un groupe électrogène fonctionnant en permanence ou un camion effectuant de longues distances et au volant duquel des chauffeurs se relaient 24/7. Ce délai grimpe à 18 mois pour un autobus. Des scénarios qui pourront s’écourter avec une production en grand nombre des électrolyseurs. Pour cela, HYDI espère que des grands transporteurs équipent leurs flottes de camions. Ce qui aura pour effet de faire passer l’entreprise à une autre dimension et de diminuer les tarifs.
 

Simulateur en ligne

HYDI a mis en ligne sur son site Web un simulateur opérationnel pour les poids lourds et générateurs électriques. Nous l’avons essayé en indiquant un prix du gazole à 1,20 euro du litre (soit environ 2 dollars australien), et une consommation annuelle de 120.000 litres de carburant. Cette dernière correspond à une distance quotidienne de 1.000 kilomètres sur 25 jours par mois toute l’année avec un camion 40 tonnes consommant en moyenne 40 litres de gazole.

L’application indique que 10.800 litres de carburant seraient économisés par exercice, et près de 29 tonnes de CO2 ne seraient pas relâchés dans l’atmosphère. Et ce, avec un budget allégé annuellement de plus de 13.000 euros. Avec cette estimation, on peut en déduire que le prix de l’appareil pour un tel poids lourds doit tourner autour des 10.000 euros, à plus ou moins 2.000 euros.
 

Production artisanale

Les électrolyseurs sont à ce jour produits de façon artisanale au rythme de 1 appareil par jour. Une douzaine sont en cours d’exploitation, soit pour des tests complémentaires ou déjà réalisés, soit acquis par des utilisateurs pionniers.

HYDI compte environ 30 appareils dans son stock actuellement. Des chiffres modestes en attendant un développement en Australie et à l’international. Les dirigeants de l’entreprise se sont déjà penchés sur des prévisions d’exportation, envisageant, au cas par cas, pays par pays, une fabrication par ses propres soins impliquant de trouver des locaux plus spacieux ou la concession d’une licence.
 

Perspectives

Un tel appareil aurait dû être mis sur le marché il y a 10 ou 20 ans, alors que l’on n’envisageait pas encore sérieusement la mobilité des poids lourds à l’électricité, l’hydrogène ou le GNV. Désormais cet électrolyseur embarqué apparaît surtout comme une éventuelle solution de transition à court terme, ou à privilégier dans des pays qui n’ont pas de feuille de route pour une mobilité vertueuse.

De plus en plus pressés par leurs clients à adopter des solutions peu émissives, notamment en CO2, les transporteurs n’ont pas vraiment intérêt à adopter ce dispositif qui apparaît déjà dépassé par les grands projets nationaux et internationaux de conversion de flottes en cours.
 
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