Moteur hydrogène : la cellule H2 du CRMT démarre ses tests avec Pipo Moteurs

Mise en place en partenariat avec HORIBA, la cellule hydrogène du CRMT a entamé depuis quelques semaines ses premiers tests avec Pipo Moteurs. Les premiers résultats seront dévoilés le 30 mars à l’occasion de la conférence SIA sur les moteurs à combustion H2.

Spécialiste des moteurs gaz et de la mesure des polluants, le CRMT continue à monter en puissance dans le domaine de l’hydrogène. Partenaire d’HORIBA depuis l’été 2020, CRMT vient de mettre en route sa cellule d’essai pour les tests des moteurs à combustion hydrogène. Celle-ci est expérimentée dans une phase pilote avec le moteur H2 de Pipo Moteurs.

« Ce banc d’essai repose sur la transformation d’une cellule existante » rappelle Olivier Marchand, directeur technique du CRMT. « La cellule est opérationnelle depuis la fin de l’année 2022 et le moteur H2 de Pipo Moteurs est testé depuis février 2023 ».

Des mesures indispensables

Pour Pipo Moteurs, les mesures réalisées sur le banc H2 du CRMT constituent une étape incontournable et préalable à la mise en place des premiers démonstrateurs.

« Ce moteur servira aux premiers essais pour prendre en main la combustion d'hydrogène, mais les projets lourds et off-road seront menés sur des bases spécifiques » résume Frédéric Barozier, directeur général de Pipo Moteurs. « Les tests menés avec le CRMT vont nous permettre d’optimiser le fonctionnement du moteur et de mesurer les paramètres pression, température, consommation, puissance, couple, régime et naturellement niveaux d’émissions… » précise-t-il.



« Ce que nous voulons, c’est mesurer le rendement et la durabilité du moteur tout en anticipant les normes réglementaires à venir » complète Olivier Marchand. « C’est là qu’interviennent les analyseurs d’HORIBA qui, grâce à des instrumentations spécifiques, nous permettent d’obtenir des mesures de plus en plus fines ».

Pour Pipo Moteurs, les tests menés au banc ne s’arrêtent pas au seul moteur. « Le réservoir carburant constitue également une problématique spécifique » pointe Frédéric Barozier. « On passe d’un stockage en 700 bars à 50 bars au niveau du moteur. Il faut à la fois gérer le débit et la pression hydrogène, le tout avec un temps de réponse des systèmes qui doit être très rapide. C’est au final un gros travail sur toute la chaine, du réservoir jusqu’à l’échappement » insiste-t-il.
 

Les premiers résultats attendus fin mars

Présents le 30 mars prochain à une conférence dédiée au moteur hydrogène organisée par la Société des Ingénieurs de l’Automobile (SIA), le CRMT, Pipo Moteurs et HORIBA présenteront les premières données chiffrées des tests réalisés sur le banc.

« L’idée est de montrer à la fois le moteur et le matériel et de communiquer sur les premiers résultats de nos mesures » explique Frédéric Barozier. « Il ne s’agira pas de résultats absolus mais le fait de présenter ces premières données permettra de mettre en avant nos moyens et notre méthodologie de travail » complète Olivier Marchand.

Premier démonstrateur en 2024

A quand un premier démonstrateur sur la route ? « On est parti sur une phase assez longue sur toute la mise au point » reconnait avec transparence Frédéric Barozier. « Une fois que le moteur sera bien abouti, nous pourrons commencer à l’embarquer sur un démonstrateur tout en poursuivant les essais sur banc. Notre objectif est de commencer sur de petites séries en 2025 pour pouvoir accélérer par la suite » complète-t-il. Un premier démonstrateur pourra voir le jour en 2024.

Pour consolider son expérience, Pipo Moteurs commencera par rétrofiter des moteurs pour véhicules « off-road » pour des applications industrielles et ensuite pour les véhicules routiers. Le CRMT pourrait également fournir des calculateurs moteur. Au sujet de la réglementation, « sur le rétrofit, on se confronte à une réglementation beaucoup trop large » explique Olivier Marchand. « Il faut faciliter la mise en œuvre sur les petites séries tout en gardant le bon niveau réglementaire ».