Hydrogène naturel
Bill Gates investit discrètement le marché colossal de l'hydrogène naturel
Mis à jour le 05.03.2024 à 13:40
La très discrète société Koloma, basée à Denver, a levé 82 millions d’euros pour forer des puits d'hydrogène et prélever ainsi de l’hydrogène géologique (hydrogène blanc) sans carbone (généré en continu sous terre). Parmi les investisseurs, Bill Gates qui a probablement pressenti l’énorme potentiel de cette société qui a déjà déposé 16 brevets. Si l’exploitation se relève effectivement possible, Koloma serait idéalement placée pour fournir un marché mondial estimé à près de 1 000 milliards d’euros.
Histoire singulière que celle de Tom Darrah, cofondateur de Koloma. Il y a 37 ans, un feu de charbon souterrain dans la mine de Centralia (Pennsylvanie) a forcé sa famille à fuir sa maison. Aujourd’hui encore, l'incendie se propage sous terre dans les veines de charbon fracturées : il s’étend sur 1,6 kilomètre carré au rythme de 15 mètres par an et devrait cracher du dioxyde de carbone et du sulfure d'hydrogène toxique pendant plus de 250 ans.
Depuis, Tom Darrah est devenu professeur de sciences de la terre à l'université de l'État de l'Ohio, mais surtout un des plus grands experts mondiaux de l'hydrogène dit « géologique » ou « blanc » (présent dans de vastes gisements le long des plaques tectoniques, là où les conditions sont réunies pour que l'élément le plus léger de la planète reste sous sa forme pure et gazeuse).
L’émergence soudaine du projet et ses résultats très prometteurs viennent de lui permettre de lever, en un temps record, 82 millions d’euros, ce qui en fait la startup la mieux financée du secteur. Parmi les nouveaux actionnaires, Energy Impact Partners, EvÅk Innovations, Prelude Ventures, Piva Capital, et surtout Gates’s Breakthrough Energy Ventures (l’une des fondations de Bill Gates, très présent dans le secteur de l’hydrogène). La fin de l’action « secrète » de Koloma !
Les investisseurs ne s’y sont pas trompés : autour de la production d’hydrogène le marché est énorme. À l'heure actuelle, il est évalué à plus de 110 milliards d’euros, mais pourrait atteindre 225 milliards d’euros d'ici à 2030 pour flirter avec les mille milliards d'ici à 2050 (source Goldman Sachs). L’état américain subventionne d’ailleurs très largement ses entreprises du secteur, persuadé de l’enjeu stratégique que représentera demain la production d’hydrogène.
L'expert en énergie Michael Webber, professeur de génie mécanique à l'Université du Texas à Austin, estime qu’il y aurait plusieurs billions (mille milliards) de kilogrammes d'hydrogène piégés sous terre, bien que la quantité accessible à moindre coût ne soit pas encore connue.
L’annonce de l’entrée de Bill Gates au capital a placé Koloma sous les feux de la rampe. Mais, un peu comme les prospecteurs de la ruée vers l'or qui pensent qu'ils ont trouvé un filon, la société ne veut pas que les concurrents sachent où elle cherche et fore. Ses fondateurs ont seulement dit que leurs premiers puits se trouvent dans le Midwest américain et pourraient explorer des opportunités internationales au fil du temps… mais difficile d’en savoir plus pour l’instant ! Et comme si cela ne suffisait pas, le forage d’hydrogène permet aussi d’extraire de l’hélium, actuellement vendu 7500 euros le mètre cube. Voilà qui devrait définitivement conforter Koloma dans son goût du secret.
Histoire singulière que celle de Tom Darrah, cofondateur de Koloma. Il y a 37 ans, un feu de charbon souterrain dans la mine de Centralia (Pennsylvanie) a forcé sa famille à fuir sa maison. Aujourd’hui encore, l'incendie se propage sous terre dans les veines de charbon fracturées : il s’étend sur 1,6 kilomètre carré au rythme de 15 mètres par an et devrait cracher du dioxyde de carbone et du sulfure d'hydrogène toxique pendant plus de 250 ans.
Depuis, Tom Darrah est devenu professeur de sciences de la terre à l'université de l'État de l'Ohio, mais surtout un des plus grands experts mondiaux de l'hydrogène dit « géologique » ou « blanc » (présent dans de vastes gisements le long des plaques tectoniques, là où les conditions sont réunies pour que l'élément le plus léger de la planète reste sous sa forme pure et gazeuse).
Les forages d’hydrogène remplaceront ceux pour le pétrole
En parallèle, il a fondé il y a deux ans Koloma, une start-up (jusqu’alors très discrète) qui a déposé 16 brevets relatifs aux moyens et méthodes pour trouver et extraire efficacement l'hydrogène géologique. Au vu des deniers progrès des recherches de Koloma, Tom Darrah est convaincu que, dans un avenir proche, nous forerons pour prélever l'hydrogène tout comme nous avons historiquement foré pour le pétrole et le gaz. Opérant secrètement jusqu'à présent, Koloma a foré ses premiers puits dans le Midwest, en testant des échantillons de roche et de gaz pour déterminer quels sites ont le meilleur volume et la meilleure pureté d'hydrogène.L’émergence soudaine du projet et ses résultats très prometteurs viennent de lui permettre de lever, en un temps record, 82 millions d’euros, ce qui en fait la startup la mieux financée du secteur. Parmi les nouveaux actionnaires, Energy Impact Partners, EvÅk Innovations, Prelude Ventures, Piva Capital, et surtout Gates’s Breakthrough Energy Ventures (l’une des fondations de Bill Gates, très présent dans le secteur de l’hydrogène). La fin de l’action « secrète » de Koloma !
Les investisseurs ne s’y sont pas trompés : autour de la production d’hydrogène le marché est énorme. À l'heure actuelle, il est évalué à plus de 110 milliards d’euros, mais pourrait atteindre 225 milliards d’euros d'ici à 2030 pour flirter avec les mille milliards d'ici à 2050 (source Goldman Sachs). L’état américain subventionne d’ailleurs très largement ses entreprises du secteur, persuadé de l’enjeu stratégique que représentera demain la production d’hydrogène.
Des billions de mètre cubes hydrogène blanc disponibles
Si les incitations américaines de plusieurs milliards de dollars ciblent l'hydrogène « vert » - fabriqué à partir d'eau et d'énergie renouvelable - ou l'hydrogène «bleu» fabriqué à partir de gaz naturel (mais avec du carbone sous-produit) ; Koloma pense que l'hydrogène géologique - également appelé blanc ou or - sera beaucoup moins cher et moins énergivore à produire, et surtout disponible en abondance.L'expert en énergie Michael Webber, professeur de génie mécanique à l'Université du Texas à Austin, estime qu’il y aurait plusieurs billions (mille milliards) de kilogrammes d'hydrogène piégés sous terre, bien que la quantité accessible à moindre coût ne soit pas encore connue.
L’annonce de l’entrée de Bill Gates au capital a placé Koloma sous les feux de la rampe. Mais, un peu comme les prospecteurs de la ruée vers l'or qui pensent qu'ils ont trouvé un filon, la société ne veut pas que les concurrents sachent où elle cherche et fore. Ses fondateurs ont seulement dit que leurs premiers puits se trouvent dans le Midwest américain et pourraient explorer des opportunités internationales au fil du temps… mais difficile d’en savoir plus pour l’instant ! Et comme si cela ne suffisait pas, le forage d’hydrogène permet aussi d’extraire de l’hélium, actuellement vendu 7500 euros le mètre cube. Voilà qui devrait définitivement conforter Koloma dans son goût du secret.
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