Stratégie hydrogène : la France détaille sa nouvelle feuille de route

Stratégie hydrogène : la France détaille sa nouvelle feuille de route
Le gouvernement vient de publier un document donnant les grandes lignes de la révision de la stratégie nationale hydrogène. Celle-ci est mise en consultation jusqu’au 19 janvier prochain.
 
Comme un cadeau sous le sapin, le gouvernement vient de donner de nouveaux détails quant à la révision de la stratégie hydrogène nationale via un document publié sur le site du Ministère de la Transition Energétique. Totalisant 37 pages, celui-ci précise les nouvelles ambitions et vise à remplacer la précédente stratégie, publiée en septembre 2020.
 

Mobilité : une approche liée aux usages

Alors que la première stratégie orientait principalement l’hydrogène vers la mobilité lourde pour le secteur routier, la nouvelle axe sa réflexion sur les usages. « La pertinence de cette solution devra se mesurer non par segments (mobilités lourdes vs. Autres) mais avant tout aux usages qui pourront en être faits face aux opportunités offertes par d’autres motorisations, dont en particulier les batteries électriques » précise le gouvernement.
 
En d’autres termes, l’approche reste « Battery First ». L’idée est ainsi de s’orienter vers l’hydrogène uniquement lorsque les performances requises ne permettent pas le recours à l’électrique à batteries. Quelques exemples sont communiqués tels que des « usages intensifs sur la même journée » pour des utilitaires et des bus ou des kilométrages journaliers très importants pour les poids lourds et les autocars. S’y ajoutent des secteurs particuliers tels que les engins de chantier ou agricoles et les véhicules off-road.
 
La voiture hydrogène mise de côté
Pour ce qui est de la voiture à hydrogène, la position est sans appel. « Aucun cas d’usage pertinent ne peut se dessiner sur les véhicules particuliers, pour lesquels les motorisations électriques à batteries seront sans regret » précise le document.
 
Au-delà du routier, le gouvernement évoque les possibilités de l’hydrogène pour le ferroviaire, où des « solutions matures » sont attendues d'ici à la fin de la décennie. Pour les domaines maritimes, fluviaux et aériens, le gouvernement estime les travaux encore « prospectifs » avec des perspectives d’industrialisation « conséquentes » qui ne devraient pas intervenir avant la prochaine décennie. « Des motorisations alternatives comme les biocarburants ou les carburants de synthèse assureront dans l’intervalle la plus grande part de la décarbonation de ces secteurs » précise le document.
 
Sur le volet infrastructures, le gouvernement entend « mettre en œuvre les moyens nécessaires » pour atteindre les objectifs du nouveau règlement AFIR. Pour rappel, celui-ci impose des stations tous les 200 km le long des principaux axes routiers et une station par nœud urbain d’ici à 2030.
 

Une stratégie ouverte aux importations

Conformément aux annonces d’Agnès Pannier-Runacher, la France entend porter sa capacité de production d’ hydrogène vert par électrolyse à 6,5 GW en 2030 et 10 GW en 2035 via plusieurs financements successifs. 
 
Alors qu’il souhaitait jusqu’ici favoriser l’hydrogène produit localement, le gouvernement s’ouvre désormais aux importations. « Le recours aux importations d’hydrogène décarboné à moyen terme pourrait représenter des opportunités en complément de la production nationale, dans une économie ouverte » précise le document du Ministère. Ce dernier estime toutefois que les « volumes d’import d’hydrogène seront très limités » d’ici à 2030 compte tenu des limites technologiques du transport de l’hydrogène à l’état liquide et du déploiement des réseaux de canalisations « grande distance ».


 

Explorer l’hydrogène blanc

Dans la continuité des annonces réalisées par Emmanuel Macron le 11 décembre dernier, le gouvernement allouera des financements inédits pour explorer le potentiel de l’hydrogène blanc.
 
Dans le cadre de France 2030, le gouvernement entend ainsi lancer une « étude exploratoire sur l’hydrogène naturel » visant à évaluer d’ici à 2025 les potentiels d’extraction en France, mais aussi les intérêts économiques et impacts environnementaux.


 

Vers des hubs régionaux

Pour continuer d’accompagner le développement d’écosystèmes territoriaux, la France entend développer un réseau de hubs hydrogène. Dits « infra-hubs », ces derniers permettront d’assurer par le biais de canalisations le transport de l’hydrogène dans des bassins industriels prioritaires. Sont notamment cités Fos-Marseille, Dunkerque, Haver-Estuaire de la Seine et la Vallée de la Chimie. « Cela représente à court terme environ 500 km de canalisations » chiffre le gouvernement.


 

En consultation jusqu’au 19 janvier

Les acteurs intéressés ont jusqu’au 19 janvier 2024, 23h, pour participer à la consultation en adressant leurs contributions à l’adresse suivante : SNH2@climat-energie.gouv.fr.
 
Un Conseil national de l’hydrogène se réunira début 2024 pour entériner la révision de la stratégie.  

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