L'hydrogène nucléaire américain vendu à prix dérisoire ?

L'hydrogène nucléaire américain vendu à prix dérisoire ?
La banque française Lazard estime que les crédits d'impôts, prévus dans le cadre de la loi américaine sur la réduction de l'inflation (IRA), permettront aux électrolyseurs alimentés par l’atome de fournir de l'hydrogène à un prix inférieur à celui de l'hydrogène vert.
 
Si l’on évoque fréquemment l’hydrogène bleu, vert ou gris, on cite rarement l’hydrogène rose, produit grâce à l’alimentation d’un électrolyseur par de l’électricité d’origine nucléaire. Non pas que cela ne recouvre pas une réalité économique forte, mais parce que, pour l’instant, si des projets sont à l’étude, peu sont entrés en phase opérationnelle (à la différence des autres modes de production de l’hydrogène).
 
Du côté de l’Union Européenne, le débat sur la qualification du nucléaire comme énergie renouvelable (et donc de l’hydrogène rose en hydrogène vert) a retardé la mise en route des gros projets, notamment portés par EDF.
 
Néanmoins, la récente analyse publiée par Lazard, qui met en lumière que les électrolyseurs alimentés par le nucléaire pourraient fournir de l'hydrogène à un prix plus avantageux aux États-Unis que celui de l'hydrogène vert, a bousculé les européens.
 
La compétitivité de l’hydrogène rose américain n’est toutefois pas liée au mode de production mais davantage aux larges subventions distribuées par le gouvernement dans le cadre de l’IRA (Inflation Reduction Act). La banque Lazard estime ainsi que le coût nivelé de l’hydrogène (LCOH) rose aux États-Unis, obtenu en intégrant les subventions, serait tout juste inférieur à 0,5 euro du kilogramme, alors que celui de l’ hydrogène vert avoisine les 0,8 euro du kilogramme.


 

Une usine d'hydrogène rose pourrait produire environ 63 % de plus que son homologue vert

Les calculs ont été effectués, dans les deux cas, sur la base d’un électrolyseur de 100 MW et l’écart de prix résulte du niveau de subvention d’une part, mais aussi de facteurs de capacité des usines très différents :  55 % pour les installations d'hydrogène vert contre 95 % pour les usines d'hydrogène rose, et ce, en raison du profil d'énergie de base stable de l'énergie nucléaire par rapport à l'alimentation variable et intermittente des énergies renouvelables. Cela signifie qu'une usine d'hydrogène rose pourrait produire environ 63 % d'hydrogène en plus par kWh installé de capacité d'électrolyse qu'une installation d'hydrogène vert, selon la modélisation de Lazard.
 
Sans modèle subventionné, le LCOH de l'hydrogène rose serait compris entre 2,50 et 5 €/kg, en fonction de la taille de l’électrolyseur (entre 20 et 100 MW) et de la technologie utilisée, et entre 3,20 et 7 €/kg pour l'hydrogène vert. A ce jour, seul l’hydrogène gris, non subventionné, est produit à un prix inférieur à 1 € /kg.


 
 



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